La Polynésie française a rendu hommage à Jacques Nury, vétéran du Bataillon du Pacifique et l’un des derniers survivants de la bataille de Bir Hakeim. Son parcours, marqué par le courage et la fidélité au fenua, incarne la mémoire vivante de l’engagement polynésien dans la Seconde Guerre mondiale.
Un enfant du fenua dans la tourmente de la guerre
Né à Tahiti au début du XXe siècle, Jacques Nury grandit dans une famille attachée aux valeurs de solidarité et de service. Lorsque la guerre éclate, il s’engage au sein du Bataillon du Pacifique, rejoignant les rangs des volontaires polynésiens décidés à défendre la liberté aux côtés de la France libre.
- Départ du fenua en 1940 avec des centaines de jeunes Polynésiens
- Formation militaire en Nouvelle-Calédonie puis en Afrique du Nord
- Intégration au célèbre Bataillon du Pacifique, unité d’élite des Forces françaises libres
Bir Hakeim : l’épreuve du feu
En mai-juin 1942, Jacques Nury et ses compagnons participent à la bataille de Bir Hakeim, en Libye, sous le commandement du lieutenant-colonel Broche. Durant seize jours, encerclés par les forces de l’Afrika Korps du général Rommel, ils résistent héroïquement, permettant à l’armée britannique de se replier et de préparer la contre-offensive.
« Nous avons tenu, malgré la soif, la chaleur et les bombardements. C’était notre devoir, pour la France et pour le fenua, » confiait Jacques Nury lors d’un entretien recueilli en 2009.
- Résistance acharnée face à un ennemi supérieur en nombre
- Solidarité exemplaire entre soldats venus de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie et de métropole
- Reconnaissance internationale pour le courage du Bataillon du Pacifique
Un engagement salué par le fenua
Après la guerre, Jacques Nury rentre à Tahiti, où il s’investit dans la vie associative et la transmission de la mémoire. Il participe aux cérémonies du 8 mai et du 11 novembre, témoignant auprès des jeunes générations de l’importance du devoir de mémoire et de la paix.
« Jacques Nury était un exemple d’humilité et de courage. Il portait la mémoire de tous ceux qui se sont battus loin du fenua, » souligne Tane Marama, président d’une association d’anciens combattants.
- Organisation d’expositions et de conférences sur la Seconde Guerre mondiale en Polynésie
- Rencontres avec les élèves pour raconter l’histoire du Bataillon du Pacifique
- Participation à la préservation des monuments aux morts dans les archipels
Un héritage pour la jeunesse polynésienne
La disparition de Jacques Nury marque la fin d’une génération de témoins directs, mais son engagement continue d’inspirer le fenua. Les autorités locales et les familles des anciens combattants appellent à perpétuer la mémoire de ces héros, qui ont contribué à forger l’identité et la fierté polynésiennes.
« Se souvenir de Jacques Nury, c’est se rappeler que la liberté et la paix sont des biens précieux, à défendre chaque jour, » rappelle Hina Poma, bénévole associative à Moorea.
Perspectives : transmettre et honorer la mémoire
L’hommage rendu à Jacques Nury s’inscrit dans une démarche plus large de valorisation de l’histoire polynésienne. Musées, écoles et associations multiplient les initiatives pour faire connaître le parcours des anciens du Bataillon du Pacifique, de Bir Hakeim à la libération de la France. Un devoir de mémoire essentiel, pour que le courage de Jacques Nury et de ses compagnons continue d’inspirer les générations futures du fenua.