Le tourisme à Tahiti et ses îles semble faire face à de sérieux défis pour l’année 2008. Selon le ministre du Tourisme, Marc Collins, un déclin important de l’ordre de 20% par rapport à l’année précédente est attendu en termes de fréquentation. Cette situation inquiète le gouvernement et les professionnels du secteur qui cherchent des solutions pour redresser la barre.
Des perspectives moroses pour 2008
Lors d’une réunion tenue le 6 décembre réunissant divers acteurs du tourisme – agences réceptives, hôteliers, transporteurs aériens – Marc Collins a partagé ses préoccupations sur les perspectives de croissance du secteur pour 2008. En raison d’une baisse notable des réservations pour la période de « basse saison » (janvier à mars), la compagnie Air Tahiti Nui a même été contrainte d’annuler certains vols prévus pour 2008.
Causes internes identifiées
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les causes de ce déclin ne sont pas seulement externes. Bien que des facteurs tels que la baisse du dollar américain jouent un rôle, c’est principalement au niveau interne que des améliorations sont nécessaires. En priorité, le marketing actuel est perçu comme insuffisant, surtout face à la montée de concurrents tels que les Maldives et l’île Maurice, qui proposent un meilleur rapport qualité-prix.
- Le marketing est jugé faible en comparaison des stratégies plus agressives des destinations concurrentes.
- Un questionnement sur le bon usage des 2,4 milliards Fcfp alloués à la promotion touristique est en cours.
- L’efficacité de l’organisation actuelle, GIE Tahiti Tourisme, est remise en question au profit de la création potentielle d’une Direction du tourisme.
Possibilités d’expansion en Chine
Tahiti se tourne vers de nouveaux marchés comme la Chine pour compenser cette hémorragie touristique. Bien que l’ouverture du marché chinois soit en cours, elle dépend encore d’une autorisation formelle de l’État français. Pour l’année 2008, il est estimé que Tahiti pourrait accueillir entre 5000 et 15000 visiteurs chinois.
Stratégies futures et appuis locaux
Les suggestions pour l’avenir incluent, entre autres, la possibilité pour Tahiti de prendre « le contrôle » de certains tour-opérateurs pour les orienter spécifiquement vers la Polynésie. Cette alternative est soutenue par le PDG de Tahiti Nui Travel, Franck Falletta, dont l’entreprise joue un rôle crucial dans le secteur touristique local.
Malgré les défis et la proximité d’échéances électorales qui compliquent toute initiative gouvernementale, Marc Collins et son équipe restent déterminés à placer le tourisme en tête des priorités du gouvernement Temaru. Une série d’actions à court et moyen terme sont en cours d’élaboration avec les différents acteurs concernés, et une annonce officielle est attendue d’ici la fin de l’année.