Oscar Temaru a été élu président de l’Assemblée de Polynésie française, marquant ainsi un tournant significatif dans la politique polynésienne. Le vendredi matin de son élection, il a remporté le vote avec 28 voix, obtenant ainsi la « majorité absolue des suffrages exprimés », tandis que son concurrent Hiro Tefaarere, candidat de To Tatou Ai’a, obtenait 27 voix, accompagnées de deux bulletins blancs.
Contexte de l’élection
Cette élection intervient après divers retournements de situation politique en Polynésie française. Avant l’élection d’Oscar Temaru, Edouard Fritch avait été élu à ce poste, mais avait rapidement démissionné pour devenir vice-président du gouvernement Gaston Flosse. Cette transition rapide de postes est le reflet des alliances fluctuantes dans la sphère politique polynésienne.
Gaston Flosse et Oscar Temaru, deux figures politiques majeures, ont récemment uni leurs forces au sein de l’UDSP (Union pour le Développement, la Stabilité et la Paix), bien que cette coalition ait déjà montré des signes de fragilité. En effet, des personnalités nommées dans le gouvernement récent de Gaston Flosse siégeaient encore à l’Assemblée, bénéficiant d’un délai d’un mois pour choisir entre leur poste de ministre et leur siège à l’Assemblée.
Réactions et futures perspectives
Les résultats ont suscité diverses réactions parmi les membres des autres partis. Hiro Tefaarere a noté avec satisfaction les deux bulletins blancs, y voyant une dissension possible au sein de l’UDSP.
« C’est la démonstration qu’au sein de l’UDSP, il y a des dissensions », a commenté Hiro Tefaarere.
De même, Beatrice Vernaudon de To Tatou Ai’a a interprété ce résultat comme un signe de fissure dans l’alliance entre le Tahoeraa et l’UPLD.
Le chef de file de To Tatou Ai’a, Gaston Tong Sang, a souligné que la majorité était fragile et pourrait rapidement s’effondrer : « La majorité tient à une seule voix. Nous sommes en pleine instabilité », a-t-il déclaré, appuyant sur le manque de confiance au sein des rangs de l’UDSP.
Alliance en question
Armelle Merceron, membre élue du Tahoeraa, a confirmé avoir voté blanc lors de l’élection en raison de son désaccord avec l’alliance actuelle, indiquant que le deuxième bulletin blanc pourrait provenir d’un élu de l’UPLD mécontent.
Tea Hirshon, élue UPLD, reconnaît les nombreux obstacles sur le chemin de l’alliance entre le Tahoeraa et l’UPLD, mais déclare ne pas savoir si le deuxième bulletin blanc provient de son parti. Michel Yip, membre de l’UPLD, n’exprime aucun regret quant à son absence du gouvernement, citant des conflits d’intérêts potentiels.
Oscar Temaru assume à présent la présidence avec la promesse de stabilité et de développement, mais le chemin semble semé d’embûches compte tenu des fragiles alliances politiques. Le contexte politique en Polynésie française reste donc particulièrement dynamique et mérite une attention continue dans les développements futurs.