Anciens sites du CEP : une réhabilitation sur la bonne voie

Anciens sites du CEP : une réhabilitation sur la bonne voie

Arrivé mercredi soir à Tahiti, le Délégué à la sûreté nucléaire, Marcel Jurien de la Gravière, a rencontré l’association Moruroa e tatou. Pour clore sa visite, il s’est rendu samedi à Rikitea (archipel des Gambier), accompagné du président Gaston Tong Sang et de la Haute commissaire Anne Boquet, pour constater l’avancement des travaux de réhabilitation des anciens sites du Centre d’expérimentations du Pacifique (CEP).

Des efforts constants pour la réhabilitation

Au nom de l’État, Marcel Jurien de la Gravière s’était engagé, en réponse à une demande de la Polynésie française, à mener à bien les travaux de déstructuration des installations réalisées par le CEP durant la période des essais nucléaires en Polynésie française (1966-1996). Cette demande a été faite après le rapport de la Commission d’enquête diligenté par son Assemblée en 2006.

Visite du site de Totegegie

Le site de Totegegie a été la première étape de la visite. Autrefois, s’y trouvaient des stations météorologiques et de surveillance radiologique. Restent encore des vestiges de l’époque, tels que 70 dalles de béton et une quarantaine de plots situés dans le lagon.

Depuis environ un mois, un détachement du Génie et des militaires de la Légion étrangère récupère des morceaux de ferraille, qui seront ensuite expédiés à Tahiti pour traitement. Les blocs de ciment récupérés seront réutilisés comme matière première pour la réfection de la route de l’île de Rikitea.

Protection de l’environnement marin

Les plots dans le lagon servaient auparavant de structures pour des antennes. La faune marine et les coraux ont colonisé ces plots au fil des années. Pour minimiser l’impact sur l’écosystème, il a été décidé de couper les plots à deux mètres sous le niveau de la mer, évitant ainsi tout incident avec les bateaux tout en préservant ce nouvel habitat.

Quatre mois de travaux supplémentaires devraient être nécessaires pour achever la réhabilitation complète du site. Les efforts sur l’île de Rikitea incluent aussi la destruction du grand hangar Pantz, à part quelques blocs de béton préservés pour la construction future d’un enrochement pour protéger le rivage de la houle.

Réparation des infrastructures

En plus des efforts de nettoiement à Rikitea, le dépouillement du blockhaus de Taku est également terminé, laissant deux autres blockhaus sur l’atoll de Tureia. Les quatre atolls devraient être entièrement réhabilités à la fin de mars 2009. Les efforts se déplacent alors vers Hao, où l’inventaire des installations actuelles touche à sa fin.

Transparence et avenir

Concernant la communication des archives nucléaire de 1966 à 1974, Marcel Jurien de la Gravière a souligné la possibilité de consulter ces archives via une commission de déclassification. Un précédent Ministre de la Défense a habilité trois membres de l’Académie scientifique à revoir ces archives, avec l’objectif de rédiger une publication scientifique sur la dosimétrie des essais aériens, attendue d’ici la fin de 2009.

Accès aux dossiers médicaux

Les dossiers médicaux des anciens travailleurs sont disponibles sur demande pour les personnes concernées. Ce processus est facilité par un centre médical de suivi qui redistribue les réponses. Marcel Jurien de la Gravière a précisé que selon toutes les études effectuées, les retombées des essais ne sont pas responsables de maladies avérées en Polynésie française, sauf pour le cas de la thyroïde des jeunes de 0 à 15 ans durant les essais aériens.

L’émotion de la dernière mission

La visite de l’équipe a inclus une halte à la cathédrale Saint Michel de Rikitea, le plus ancien monument chrétien de Polynésie en cours de rénovation. Cette mission finale revêtait une importance symbolique pour Anne Boquet, marquant sa dernière journée en Polynésie français en tant que Haute Commissaire. Elle a promis de revenir pour la réouverture de la cathédrale après sa restauration.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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