L’Assemblée de Polynésie française s’est récemment réunie pour discuter d’un sujet crucial : l’allocation d’un milliard de Francs Pacifique (Fcfp) pour booster le secteur du tourisme. Cela intervient dans le cadre d’une session extraordinaire destinée à examiner le budget de 2009, suite à une première session infructueuse.
Contexte et enjeux
Ce lundi marquait le début d’une nouvelle session extraordinaire de l’Assemblée, après l’échec à voter le budget lors de la première session ouverte le 18 décembre. Malgré l’urgence d’adopter le budget, des retards ont été constatés en raison de l’attente des représentants nécessaires pour atteindre le quorum. Ce retard illustre les tensions politiques persistantes au sein de l’hémicycle.
Utilisation du fond DGDE
Le débat central portait sur l’utilisation d’un milliard de Fcfp, provenant de la Dotation Globale de Développement Économique (DGDE) de l’État, pour stimuler le secteur touristique. Antony Géros de l’Union pour la Démocratie en Polynésie (UDSP) a souligné un précédent de 2005, lorsque l’État avait refusé une telle utilisation des fonds pour le secteur de l’emploi. Ce rejet s’appuyait sur un rapport de la Chambre Territoriale des Comptes qui argumentait que la DGDE devait être utilisée exclusivement pour des investissements et non pour des dépenses de fonctionnement.
Arguments de l’opposition et réponses du gouvernement
Pour l’opposition, cette utilisation de la DGDE ne semble pas répondre à une stratégie gouvernementale claire. Ils s’interrogent sur la planification des actions concrètes et leur synergie avec le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) Tahiti Tourisme, déjà bien financé. Selon eux, il s’agit d’un « chèque en blanc » demandé par le gouvernement. Toutefois, Gaston Tong Sang, Président du Pays, a affirmé que cette allocation servira à promouvoir une politique cohérente qui ne se limite pas au seul tourisme. Il a indiqué que le montant soutiendra des actions à effet immédiat, tout en valorisant d’autres secteurs comme la culture de la perle et la vanille.
Débats sur les compagnies aériennes
La discussion a aussi abordé la question des compagnies aériennes. Le sénateur Gaston Flosse a exprimé des inquiétudes concernant les déclarations du secrétaire d’État à l’Outre-mer, Yves Jégo, sur l’arrivée de compagnies low-cost. Gaston Tong Sang a répliqué que les décisions concernant le transport aérien devaient rester sous le contrôle local, renforçant l’idée de partenariats avec des compagnies comme Air France.
Décision de l’assemblée
Délibération Finale : Finalement, le chapitre budgétaire concernant cette allocation a été adopté par 29 voix grâce au soutien de la majorité To Tatou Aia et de Sandra Lévy-Agami. Cependant, l’opposition a voté contre cette proposition, marquant ainsi leur désapprobation de la gestion des fonds et des priorités gouvernementales.
Cette session extraordinaire souligne les défis politiques et économiques complexes auxquels la Polynésie française est confrontée, où le développement touristique est vu comme un levier clé pour le développement global tout en suscitant des interrogations sur son financement et sa stratégie à long terme.