Deux avocats en quête de justice pour les familles des victimes
L’une des tragédies les plus marquantes dans l’aviation polynésienne, le crash d’Air Moorea survenu le 9 août 2007, continue de soulever des questions et d’attirer l’attention sur les conséquences émotionnelles et légales pour les familles des victimes. Les avocats Maîtres Gérard Montigny et Claude Lienhard, venus spécialement de métropole, représentent les familles de 14 des 20 victimes de cette tragédie.
Leur récente intervention à Tahiti vise à demander une « expertise psychologique » des proches des disparus. Cette démarche vise à évaluer en profondeur le traumatisme subi par les familles et à déterminer les conséquences de cet événement sur leur vie quotidienne. L’objectif est clair : obtenir une compensation équitable pour les dommages psychologiques soufferts.
Enjeux psychologiques et indemnisation
« Les parents proches ont subi un choc émotionnel tellement brutal qu’il faut essayer de mesurer son effet. Certains, après deux ans, n’ont toujours pas réussi à reprendre le travail », explique Gérard Montigny. Évaluant l’impact psychologique, les avocats espèrent ainsi convaincre les tribunaux et les compagnies d’assurances de la nécessité de dédommagements à la hauteur des préjudices subis.
L’avocat Claude Lienhard souligne que ce choc émotionnel a causé des dégâts profonds, souvent minimisés par les assureurs des compagnies aériennes. « Ce sont ces dégâts qu’il faut mesurer et non pas nier », martèle-t-il.
Les responsables : entre négligences et conséquences
Les avocats ont également souligné les lacunes dans la chaîne des responsabilités, incriminant l’excès de proximité entre les organismes de contrôle et la compagnie aérienne. Un phénomène qui, selon eux, crée une culture de « sympathie collective », entraînant négligence et inertie.
Me Montigny ajoute que cette proximité a pu favoriser un manque de vigilance, et déplore que certains responsables identifiés continuent à exercer sans que les leçons nécessaires n’aient été tirées.
Enjeux de sécurité et attentes du procès
Avec une audience attendue en octobre ou novembre 2010, l’espoir d’établir clairement les causes de l’accident est crucial, pas seulement pour les familles, mais aussi pour renforcer la sécurité aérienne future. Les familles souhaitent non seulement savoir la vérité sur cet accident, mais aussi s’assurer que de telles tragédies ne se reproduisent pas.
Pour l’heure, l’ordonnance de renvoi devant le tribunal n’a toujours pas été rédigée. Des contre-expertises pourraient encore être demandées par les parties impliquées.