Le projet ambitieux de raccordement par câble en Polynésie
Le projet de câble haut débit Honotua, dont le coût s’élève à 9,5 milliards FCFP (environ 79 millions d’euros), marque un tournant majeur pour la connectivité en Polynésie française. Avec une arrivée imminente du navire câblier « Ile de Ré », la première pose de fibre optique est prévue pour le 24 novembre à Bora-Bora. Ce projet de grande envergure prévoit d’installer un câble de 5000 kilomètres, reliant plusieurs îles polynésiennes à Hawaii, ce qui ouvrira des perspectives inédites pour l’archipel.
Avantages économiques et sociaux
Soutenue par l’Office des Postes et Télécommunications (OPT), cette initiative vise à multiplier par quarante le débit Internet pour les résidents des îles de la Société, où vit la majorité de la population. Outre une amélioration notable de la qualité des communications, ce câble offrira de nouvelles opportunités économiques grâce à des applications telles que la vidéoconférence haute définition et le télétravail. De plus, l’OPT annonce une réduction de 20 % des tarifs d’abonnement, rendant l’Internet plus accessible et abordable.
Défis techniques et logistiques
Le câble sera posé sur deux segments distincts : un de 394 kilomètres, reliant Bora-Bora, Raiatea, Huahine, Moorea et Tahiti, et un autre de plus de 4600 kilomètres entre Tahiti et Hawaii. La mise en service complète est prévue d’ici mai ou juin 2010, bien que certains aspects réglementaires restent à finaliser avec les États-Unis pour les autorisations et permis nécessaires.
Enjeux judiciaires et controverses
Lors d’un point presse, Jean-Paul Barral, président du Conseil d’Administration de l’OPT, a exprimé ses préoccupations face aux divers scandales judiciaires liés à la passation de ce marché crucial. Des cadres d’Alcatel-Lucent, le fournisseur du système, ont été mis en examen pour des soupçons de malversations. Jean-Paul Barral a souligné le préjudice moral subi par l’OPT et s’est engagé à demander réparation pour ces manquements passés.
La réalisation de ce projet représente non seulement une avancée technologique pour la région mais également un espoir de renforcer son attractivité économique et touristique. Avec l’achèvement de l’installation prévue pour la fin février et une mise en service progressive, la Polynésie française s’apprête à entrer dans une ère de connectivité accrue, bénéfique à la fois pour ses habitants et ses visiteurs.