Une taxe intérieure de solidarité jugée « inflationniste » par les syndicats et les patrons

Une taxe intérieure de solidarité jugée « inflationniste » par les syndicats et les patrons

Le 6 novembre 2009, un débat houleux a eu lieu en Polynésie française autour de l’instauration de la taxe intérieure de solidarité (TIS). Présentée par le président Oscar Temaru et le ministre des Finances Georges Puchon, cette mesure vise à assainir le Régime de Solidarité, mais elle suscite une vive controverse parmi les syndicats et les représentants patronaux.

Présentation du contexte

Connaissez-vous le principe de la taxe intérieure de solidarité ? Cet impôt inédit devrait ponctionner 1,5 % du chiffre d’affaires des entreprises polynésiennes. Ce projet n’est pas du goût des syndicats et des associations patronales, qui prédisent une inflation galopante.

Les critiques des syndicats

Yves Laugrost du syndicat A Tia i Mua déplore déjà les récentes hausses de cotisations sociales pour les salariés et les prévisions d’augmentation du ticket modérateur à la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS). Selon lui, cette nouvelle taxe devrait être répercutée sur les consommateurs, provoquant ainsi une inflation inacceptable pour des salariés dont le pouvoir d’achat stagne déjà. Laugrost propose plutôt des économies sur le fonctionnement de l’État, comme la réduction du nombre de ministres et la vente d’un avion présidentiel encore inutilisé depuis 2004.

Ronald Terorotua, président du syndicat O oe to oe Rima, partage un avis similaire. Il affirme que la hausse des taxes impactera négativement le coût de la vie. Il rappelle que la réforme de la protection sociale généralisée de 2005 avait généré 22 milliards de bénéfices pour les entreprises. Ainsi, il voit la taxe comme une façon de rétablir l’équité, à condition qu’elle ne cible pas les salariés, déjà fragilisés par l’économie actuelle et un chômage grandissant.

Les réactions du monde patronal

Bruno Bellanger, à la tête du Conseil des Entreprises de Polynésie française (CEPF), exprime son désarroi face à ce qu’il perçoit comme une proposition extrêmement inflationniste. Il ajoute que cette taxe équivaut à une TVA cachée de 5 %, ce qui alourdirait considérablement la facture des consommateurs et par conséquent, freinerait l’économie locale.

Christophe Plee de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) s’avoue consterné par une mesure qui mettrait les entreprises en difficulté à contre-courant du soutien dont elles bénéficient ailleurs pour relancer l’emploi. Il estime qu’une telle taxe serait un frein à la création d’emplois, prédisant des troubles économiques croissantes et un gouvernement qui continue de dépenser sans compter.

L’avenir incertain de la TIS

Alors que les détails de ce projet de loi continuent de se préciser, les syndicats et les représentants patronaux se disent préoccupés des répercussions possibles sur le pouvoir d’achat et l’économie du pays. Alors qu’une réunion avec les parties prenantes pourrait encore infléchir le projet, l’opposition farouche à cette taxe fait craindre une impasse politique imminente.

En conclusion, si cette taxe intérieure de solidarité a vocation à compenser le déficit du régime social polynésien, elle rencontre néanmoins un front uni d’opposition, soulignant l’importance cruciale d’un dialogue social équilibré. 😊

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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