À l’aube d’une nouvelle ère de vigilance sur les dérives sectaires en Polynésie française, Georges Fenech, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), a dressé un bilan éclairant de son séjour de quatre jours. Selon lui, les phénomènes sectaires sont bien présents en Polynésie, et l’insuffisance de prise en charge par les pouvoirs publics est notoire.
Un constat alarmant
Georges Fenech a observé que, malgré le temps écoulé depuis sa dernière visite en 2001, le problème n’a ni explosé, ni régressé. Il y a identifié près d’une vingtaine de mouvements problématiques pouvant causer des situations préjudiciables, telles que l’isolement d’individus, des discours anxiogènes, voire la déscolarisation d’enfants. Le manque d’intervention des pouvoirs publics et l’absence d’associations capables d’accueillir et de soutenir les individus confrontés à ces phénomènes sont perçus comme des lacunes majeures.
Les enjeux éducatifs
L’absence de structures adéquates pour signaler les enfants non scolarisés représente un obstacle majeur à l’identification des pratiques dangereuses. Sans contrôle de l’enseignement qu’ils reçoivent, ces enfants peuvent être victimes de violations des libertés et de l’intégrité qui sont pourtant au cœur de la lutte de la MIVILUDES.
Propositions pour un avenir meilleur
Pour pallier ces insuffisances, Georges Fenech a proposé la création d’une « cellule de vigilance » qui pourrait se réunir plusieurs fois par an pour surveiller et analyser les dérives sectaires. Cette cellule travaillerait en coopération avec le haut-commissariat en Polynésie, déjà actif depuis juin. La MIVILUDES est prête à envoyer des conseillers pour former les autorités à identifier et contrer ces phénomènes.
Conclusion
En fin de mission, Fenech compte rédiger un rapport qui sera transmis aux autorités locales et d’Etat, en espérant que le gouvernement prenne des mesures concrètes. Il a également réitéré que la loi About-Picard, visant à dénoncer les abus de faiblesse, est applicable en Polynésie. En cas de doute concernant un groupe, la MIVILUDES reste un point de contact précieux.