Un Jour Historique au cœur de Rikitea
Ce vendredi demeure à jamais gravé dans l’histoire de Rikitea. Le parvis de la majestueuse cathédrale Saint-Michel a été le théâtre d’une cérémonie émouvante qui donnait le coup d’envoi du projet de restauration tant attendu. Aux prémices de cet événement, danseuses et danseurs ont exécuté le « Pei », une danse traditionnelle sacrée de l’archipel des Gambier.
Ensemble pour sauver un monument
Monseigneur Hubert Coppenrath ne pouvait contenir sa joie en déclarant, « Cette cathédrale a été pour moi un souci constant. Je la savais menacée, mais aujourd’hui, mes soucis s’éloignent. La restauration est entre de bonnes mains« . Le projet bénéficie d’un soutien renforcé de l’État français, de la Polynésie, ainsi que d’associations locales comme « Sauvons la cathédrale de Rikitea ».
Une symbiose architecturale
Ouvrage monumental, la cathédrale Saint-Michel fusionne savamment les styles architecturaux et les matériaux locaux. Construit entre 1839 et 1858 sous l’égide du Père Laval, cet édifice de 48 mètre de long est un exploit technique et esthétique. Selon Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, « La mise en scène de l’édifice au pied du mont Duff est impressionnante. » L’usage ingénieux du corail et du nape pour les structures témoigne de l’excellence des bâtisseurs polynésiens.
Découvertes historiques
Parmi les surprises révélées lors des restaurations, un jeu de pigments rouges et ocre a été découvert sur les piliers, défiant ainsi les attentes de simplicité chromatique associée aux architectures religieuses insulaires. Ce nouveau détail enrichit notre compréhension des pratiques culturelles de l’époque.
La mobilisation pour l’avenir
Toute une communauté se mobilise : 78 élèves du Centre d’Éducation et de Développement de Rikitea s’investissent activement dans les travaux de restauration des boiseries raffinées de la cathédrale. Accompagnés par des spécialistes venus de métropole, ils préservent soigneusement les savoir-faire traditionnels, comme l’assemblage en nape.
- Participation de l’État : 1 500 000 €
- Contribution de la Polynésie : 1 050 000 €
- Engagement de l’Église catholique via CAMICA : 500 000 €
- Appui de mécènes et de la commune : 1 000 000 €
Un héritage préservé pour les générations futures
Le chantier, évalué à plus de 4 millions d’euros, ne se résume pas à une restauration physique mais vise à revitaliser un symbole de l’interculturalité et de la foi de toute une région.
À travers cette initiative collective et solidaire, Saint-Michel de Rikitea s’apprête à accueillir de nouveau fidèles et visiteurs pour encore un siècle de ferveur et de culture partagée.