La pirogue Upo’o Tahiti dans le grand bleu

La pirogue Upo’o Tahiti dans le grand bleu

La pirogue traditionnelle Upo’o Tahiti a récemment suscité une attention considérable en Polynésie française. Après une première tentative de mise à l’eau manquée, cet événement s’est finalement déroulé avec succès, démontrant la ténacité et la détermination de l’équipe de Upo’o Tahiti.

La mise à l’eau s’est effectuée un lundi matin avec l’aide experte de l’entreprise Mollard, nécessitant moins d’une heure pour mener à bien cette opération délicate. Le géant de neuf tonnes a été guidé avec une précision extrême, sous les regards admiratifs et enthousiastes de spectateurs venus nombreux pour assister à ce moment unique. L’apparition de la pirogue sur l’eau a été saluée par des applaudissements nourris de la foule, témoignant de l’importance culturelle et émotionnelle de cet événement pour la communauté locale.

La guerre des pirogues

Cependant, cette réussite technique s’accompagne d’une guerre culturelle entre différentes factions polynésiennes. Clément Pito, l’un des principaux acteurs de ce projet, s’est exprimé avec passion sur ce qu’il considère comme une dispute interne au sein de la communauté des bâtisseurs de pirogues traditionnelles. Selon lui, son ancien partenaire, Hiri Ottino, désormais engagé dans un projet concurrent, aurait détourné des autorisations initialement données au projet Upo’o Tahiti, nourrissant ainsi une rivalité envenimée.

Pito considère que le projet concurrent de Hiri Ottino devrait justement s’appeler « Tahiti Nui bis », ce qui souligne un désir de prolongation, voire de répétition d’une première initiative. L’ancienne pirogue « Tahiti Nui », bien que dotée d’un historique honorable, gît aujourd’hui dans l’abandon, servant de symbole de discorde et de revitalisation au sein de la communauté des pirogues.

L’avenir de Upo’o Tahiti

Face à ces déboires administratifs et personnels, l’avenir de cette majestueuse pirogue reste incertain. Initialement prévu pour voguer vers la Chine afin de participer à la cérémonie de clôture de l’Exposition Universelle de Shanghai, l’objectif du voyage a été avorté suite à des divergences d’opinions et à des conflits internes. L’absence d’accord avec les autorités compétentes reste un frein majeur à cette ambition internationale. Upo'o Tahiti sur l'eau

Clément Pito, dans un élan de résilience, insiste sur le fait que l’équipe devra se réunir pour définir une nouvelle orientation pour le navire. Les défis sont nombreux, et avant tout, la pirogue doit réussir ses tests de navigation pour obtenir un permis de naviguer officiel. Les voiles, qui devraient bientôt arriver de Nouvelle-Zélande, représentent un nouveau pas vers cette homologation essentielle, soulignant la dimension technique et complexe de ce projet.

Dans cette perspective, le chantier naval continue avec le mâtage et la finition de la partie habitacle, en attendant des jours meilleurs pour lancer cette majestueuse embarcation à la conquête de nouvelles mers. Les sourires enthousiastes et les applaudissements des spectateurs, lors de la mise à l’eau initiale, restent ainsi un moteur d’espoir pour toute l’équipe impliquée.

En conclusion, bien que les obstacles semblent encore nombreux sur le chemin de Upo’o Tahiti, l’optimisme et la force de l’équipe derrière ce projet continuent de naviguer en eaux bourbeuses, espérant trouver le chemin vers la stabilité et la réussite.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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