Oscar Temaru a été élu président de l’Assemblée de la Polynésie française au terme d’un processus électoral intense marqué par trois tours de scrutin. Ce vendredi après-midi, après deux jours de discussions et tractations, M. Temaru, leader de l’UDSP, a remporté la présidence pour la seconde fois avec une majorité de 30 voix contre 20 pour son adversaire, Jean-Christophe Bouissou.
Un vote en trois actes
Le processus de vote a débuté en matinée avec trois candidats : Oscar Temaru, Jean-Christophe Bouissou et Gaston Flosse, obtenant respectivement 23, 19 et 12 voix. Aucun candidat n’ayant atteint la majorité requise, un second tour a été nécessaire, introduisant une tension palpable au sein des élus.
Avec une nouvelle candidature, celle de Chantal Galenon, la scène politique se complexifie. Mme Galenon n’obtient qu’une voix, mais cette candidature symbolise le climat de division et d’incertitude. Au second tour, les résultats stagnent : Temaru 22, Bouissou 20, et Flosse 12, démontrant un équilibre instable au sein de l’appareil législatif.
Les coulisses du pouvoir
Gaston Tong Sang, dans un geste inattendu, demande la dissolution de l’Assemblée, transmise au président de la République. Il soutient que la gestion du pays dans un état d’instabilité prolongée devenait impossible. Cette demande révèle les fissures et les tensions politiques sous-jacentes dans le gouvernement polynésien.
Lors du troisième et dernier tour, Oscar Temaru termine sur une note victorieuse avec 30 voix, face à Bouissou. Cette victoire est partiellement attribuée au soutien combiné de l’UDSP et d’une partie du groupe Te Natira’a, dont une décision controversée a causé la défection de certains membres.
Un avenir incertain
Le résultat de l’élection n’a pas réussi à stabiliser le Parlement, mettant en évidence un manque persistant de majorité politique. René Temeharo du groupe Tahoera’a Huiraatira indique que par cohérence, leurs élus ont voté blanc, soulignant l’ingouvernabilité actuelle. Gaston Flosse attribue la victoire de Temaru à une trahison stratégique de Gaston Tong Sang, ce qui met en lumière des alliances complexes et parfois éphémères.
À la suite de l’élection, les discussions se concentrent désormais sur la constitution du bureau et les commissions parlementaires. Les appels au respect de la représentativité proportionnelle des groupes montrent que la question de la réforme politique reste d’une importance cruciale pour le futur de la Polynésie française.
Cette élection a une fois encore démontré la nature tourmentée du paysage politique polynésien, où les alliances se font et se défont, influencées par des ambitions personnelles et le jeu stratégique. Un avenir plus stable reste un objectif lointain mais vital pour la prospérité de la Polynésie française.