La pirogue à balancier O Tahiti Nui Freedom a largué les amarres à Raiatea pour mettre le cap sur les îles Cook. Première étape d’une expédition océanique qui relie la Polynésie française à l’Asie, dans l’esprit des grandes traversées ancestrales du Pacifique.
Un départ sous le signe du Mana
Le mardi 27 juillet, la pirogue O Tahiti Nui Freedom a quitté le lagon de Raiatea, île sacrée du fenua, pour rejoindre Rarotonga, capitale des îles Cook. Cette expédition, menée par Hiria Ottino et son équipage, s’inscrit dans la lignée des grandes migrations polynésiennes, rendant hommage au savoir-faire des navigateurs d’antan et à la force du Mana, l’énergie vitale chère au peuple ma’ohi.
- Pirogue à balancier (va’a motu) de 15 mètres, gréement traditionnel houari
- Équipage composé de marins expérimentés et de passionnés du patrimoine maritime
- Objectif : rallier la Chine en plusieurs étapes, en suivant les routes maritimes ancestrales
Une traversée éprouvante vers Rarotonga
Le voyage vers les îles Cook n’a pas été de tout repos pour l’équipage. Dès les premières heures, la pirogue a essuyé une tempête violente : vents puissants, pluies horizontales, creux de 5 à 7 mètres. Malgré les conditions extrêmes, le va’a motu a tenu bon, grâce à la solidarité et à l’endurance de l’équipage.
« Punua, notre capitaine, est resté à la barre près de 24 heures, pendant que chacun était à la manœuvre pour garder le cap. C’est dans l’épreuve que l’esprit d’équipe prend tout son sens, » confie un membre de l’expédition[5].
Arrivée lundi matin à Rarotonga, la pirogue a toutefois subi quelques avaries : le balancier (ama) a pris l’eau et la têtière de la corne, pièce essentielle entre la bôme et le mât, s’est brisée. Un appel a été lancé à la communauté maritime pour trouver rapidement une pièce de rechange, indispensable pour poursuivre la route.
Une aventure collective et un appel à la solidarité
L’expédition O Tahiti Nui Freedom est portée par un large réseau de soutien à Tahiti et dans les archipels. Plus d’une centaine d’habitants de Faa’a ont contribué à la construction de la pirogue, symbole de l’ingéniosité et de la solidarité polynésiennes. À chaque escale, des volontaires se proposent pour prendre la relève et perpétuer l’aventure.
« C’est toute la communauté qui se mobilise pour que ce rêve polynésien devienne réalité. Chacun apporte sa pierre, son savoir, son énergie, » souligne un habitant de Raiatea.
- Appel lancé aux « voileux » de la région pour fournir la pièce manquante
- Engagement des parrains de l’expédition à financer la réparation et l’acheminement
- Relève possible d’une partie de l’équipage à Tahiti pour la suite du périple
Les îles Cook : une étape symbolique et fraternelle
Rarotonga, première grande escale de l’expédition, symbolise le lien profond entre la Polynésie française et les îles Cook. Ces archipels partagent une histoire, une langue maorie, et une culture du voyage océanique. Aujourd’hui, les échanges se renforcent, notamment grâce à de nouvelles liaisons aériennes et à la promotion d’un tourisme authentique et respectueux de l’environnement[6][7].
- Quatre vols par semaine relient Tahiti à Rarotonga, facilitant les échanges et la découverte du Pacifique
- Les îles Cook, réputées pour leurs lagons préservés et leur accueil chaleureux, sont une destination prisée des Polynésiens et des voyageurs du monde entier
- Le séjour à Rarotonga permet à l’équipage de réparer la pirogue et de préparer la prochaine traversée
Perspectives : poursuivre la route vers l’Asie
L’aventure O Tahiti Nui Freedom se poursuit, portée par la volonté de faire revivre les grandes traversées du Pacifique et de renforcer les liens entre les peuples du « grand océan ». Après Rarotonga, la pirogue devrait reprendre la mer dès que les réparations seront achevées, avec pour horizon les prochaines escales du rêve polynésien.
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