Partenariat TNS/Canal Overseas : débat de fond sur les compétences de l’Assemblée et du gouvernement

La signature d’un partenariat entre Tahiti Nui Satellite (TNS) et Canal Overseas a ravivé en juillet 2010 le débat sur la répartition des compétences entre l’Assemblée de la Polynésie française et le gouvernement. Un dossier emblématique des enjeux de gouvernance et de souveraineté culturelle pour le fenua.

Un partenariat stratégique pour l’audiovisuel polynésien

Le rapprochement entre TNS, opérateur local, et Canal Overseas, filiale internationale du groupe Canal+, vise à développer l’offre audiovisuelle en Polynésie française. Objectif : élargir l’accès aux chaînes locales et internationales, soutenir la production de contenus polynésiens et moderniser les infrastructures de diffusion.

  • Amélioration de la couverture télévisuelle dans les archipels
  • Valorisation de la création audiovisuelle locale
  • Renforcement de l’accès à l’information pour l’ensemble des habitants

Compétences : qui décide en Polynésie ?

La mise en œuvre de ce partenariat a mis en lumière une question institutionnelle majeure : qui, de l’Assemblée ou du gouvernement, détient la compétence pour valider et piloter de tels accords ? Certains élus estiment que l’Assemblée, organe de représentation démocratique, doit être consultée pour tout projet engageant la souveraineté culturelle et l’avenir des médias du fenua. D’autres rappellent que le gouvernement dispose du pouvoir exécutif et de la capacité à négocier avec les partenaires extérieurs.

« Il est essentiel que les décisions sur nos médias soient prises en concertation avec l’ensemble des représentants du fenua, » souligne un élu de l’Assemblée.

Ce débat reflète la complexité du statut d’autonomie polynésien, où la répartition des compétences peut donner lieu à des interprétations divergentes et à des blocages politiques.

Enjeux pour la souveraineté culturelle et la société

Au-delà de la question institutionnelle, ce dossier soulève des enjeux de fond pour la société polynésienne : maîtrise des contenus diffusés, promotion de la langue et de la culture locales, accès équitable à l’information dans tous les archipels. Les acteurs du secteur audiovisuel insistent sur la nécessité de soutenir la création polynésienne et de garantir une offre diversifiée, respectueuse des réalités du fenua.

  • Soutien à la production audiovisuelle locale
  • Protection de la diversité culturelle face à la mondialisation des médias
  • Dialogue entre institutions, professionnels et société civile

Pour approfondir la réflexion sur la place du numérique et les enjeux d’inclusion dans les archipels, vous pouvez consulter notre dossier complet consacré aux États généraux du numérique en Polynésie française. Cet article revient sur les débats, les attentes et les perspectives pour bâtir une économie numérique adaptée à la diversité du fenua : Lire aussi : États généraux du numérique : quelle économie numérique pour la Polynésie ?

Vers une gouvernance clarifiée ?

Le débat autour du partenariat TNS/Canal Overseas a relancé la réflexion sur l’organisation institutionnelle de la Polynésie française. Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’une opportunité pour clarifier les compétences, renforcer la coopération entre l’Assemblée et le gouvernement, et accompagner la transition numérique du fenua dans l’intérêt de tous les habitants.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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