Éole, le dieu de tous les vents, inspire et guide « O Tahiti Nui freedom » vers l’archipel enchanteur de Palau, réputé pour ses 200 îlots idylliques. Niché à moins de 1000 km de distance, ce petit paradis deviendra une escale de rêverie pour l’équipage après trois à quatre jours de navigation. En attendant, Hiria Ottino partage les pensées intimes de son journal de bord, illuminant l’atmosphère singulière imprégnant cette aventure maritime.
Vers l’île de Babeldoab
Avec 485 miles nautiques encore à parcourir, l’arrivée à Palau apparaît telle une oasis d’espoir. Cette République est un monde à part, avec ses îles dont seulement une infime partie est habitée en permanence. De ses quelques 200 îlots, l’île la plus imposante, Babeldoab, devient un phare de curiosité pour les marins. Avec une population de 20 000 habitants jouissant d’un niveau de vie enviable par rapport aux autres États insulaires du Pacifique, l’archipel prospère grâce à la pêche, l’agriculture de subsistance et le tourisme. Mais il n’est pas exempt de défis, notamment ceux liés à l’isolement, aux maladies non transmissibles comme l’obésité, et aux aléas climatiques.
Vie à bord : un mélange de quiétude et de défis
Naviguer sur les eaux infinies de l’océan recèle son lot de quiétude et de défis, rythmé par les rires et les tensions de la promiscuité à bord d’une pirogue. « O Tahiti Nui freedom » est un microcosme marin. La nuit tombée, la nostalgie étreint les cœurs, et chaque marin partage les récits de vie qui tissent des liens durables. Hiria décrit : « Nous formons une petite communauté, loin des grandes aspirations. Les journées s’appesantissent… Un bain collectif, le lavage des vêtements dans l’eau salée, une cohabitation parfois délicate sur un pont exigu où confort signifie compromis. Une journée ancrée dans la simplicité et les sourires. »
Musicothérapie et réflexions nocturnes
Les nuits sont agrémentées de sessions musicales, où Punua et Hervé jouent respectivement la guitare et le ukulélé. Les airs évoquent Tahiti, et une sérénité s’installe, mêlée à une contemplation nocturne sur le iato avant de la pirogue. Ces instants offrent à chacun un espace de réflexion introspective, une immersion dans des histoires de vie, où chaque personnaliste révèle ses esquisses, ses accidents, ses chances… et désormais, leur chemin commun vers Palau.
Aux questions du cœur
Marin ou terrien ? Cette interrogation résonne sous la voûte étoilée. Le compas est-il en bon état ? Quelle direction essayons-nous vraiment de suivre ? Entre discussions philosophiques et occupation pratique, les interrogations de Hiria s’intercalent entre les brèves accalmies et les défis quotidiens. « Sam commande la barre tandis que l’innovation et le bricolage deviennent la norme », écrit Hiria en se questionnant sur les ancrages de l’identité entre ciel et mer.