À la veille de la séance des questions orales à l’Assemblée, le ministre du Tourisme, Steeve Hamblin, a anticipé en abordant la très controversée nomination de Cédric Pastour à la tête d’Air Tahiti Nui (ATN). Selon ses propos, « Cédric Pastour reste le candidat du gouvernement, mais nous nous en remettons aux administrateurs de la compagnie ».
Contexte et controverse
Steeve Hamblin a pris l’initiative avant la session prévue à l’Assemblée de dépolitiser le dossier « Pastour ». Le candidat, soutenu par le gouvernement pour devenir le président-directeur général de l’ATN, souhaite un salaire de 1,9 million de Fcfp mensuel, un logement et une voiture de fonction à Papeete, ainsi que des remboursements pour ses déplacements à l’étranger. En cas de licenciement non dû à une faute lourde, Pastour réclame une indemnité de six mois de salaire brut, soit 11,65 millions de Fcfp (96 000 euros).
Ces demandes ont suscité une opposition significative, notamment de la part des partis Tahoeraa et UPLD, amenant un avis défavorable à sa nomination en raison de ses exigences.
Le point de vue du gouvernement
« Cédric Pastour reste motivé »
Hamblin a critiqué les révélations médiatiques, assurant que les négociations ne sont pas encore formalisées : « Les salaires demandés ne sont pas exorbitants. Cédric Pastour pourrait facilement trouver mieux ailleurs. Il est une expertise rare dans le secteur aérien comme celui des voyages. Il représente le candidat idéal et est actuellement disponible. »
Processus de sélection
Pour la première fois, le gouvernement permet aux administrateurs de choisir, lors du conseil d’administration prévu le 26 octobre, le futur président d’ATN en concertation avec leurs urgences stratégiques : « Après toutes ces attaques, Cédric Pastour reste motivé. Je m’en remets au Conseil d’administration, et j’invite l’opposition à proposer un candidat, mais il serait regrettable de laisser passer une telle opportunité. »
« Il ne vient pas en vacances »
Hamblin défend Pastour comme le candidat idéal, soulignant sa large expérience internationale, son carnet d’adresses et sa réputation dans l’industrie. Il rassure que Pastour ne vient pas en Polynésie pour le tourisme, mais pour capitaliser sur son expertise et développer la compagnie en attirant des investisseurs, avec 85% des parts actionnaires appartenant au Pays.
Une décision attendue
Un comité se réunira pour finaliser la sélection, et l’entrée en fonction du nouveau président est envisagée pour décembre. Pastour propose de créer un comité externe de suivi et deux groupes de travail, et de permettre aux employés d’acquérir une part du capital de l’ATN.
La nomination de Cédric Pastour est cruciale pour l’avenir d’Air Tahiti Nui, avec des enjeux économiques élevés. Le débat reste ouvert, la qualité de gestion devient un impératif pour la réussite du plan de développement de la compagnie.