Téléphonie mobile : Tahoeraa et UPLD adoptent la loi Drollet

Téléphonie mobile : Tahoeraa et UPLD adoptent la loi Drollet

Le 5 octobre 2010 restera marqué par la décision politique majeure en Polynésie française avec l’adoption de la loi Drollet par le Tahoeraa et l’UPLD. Cette loi, qui limite la part des capitaux étrangers à 35% dans les entreprises de téléphonie mobile, a suscité de vifs débats et controverses. L’élu UPLD, Jacqui Drollet, principal instigateur de cette loi, a fait valoir la nécessité de protéger l’économie locale des grandes multinationales. Mais cette décision ne fait pas l’unanimité et relance le débat sur le protectionnisme économique et l’ouverture du marché.

Une loi sous le signe de la protection économique

L’idée principale de cette loi est de garantir que la majorité du capital des entreprises de téléphonie mobile reste sous contrôle local. Pour Jacqui Drollet, cela apparaît comme une réponse ambitieuse destinée à protéger les intérêts économiques de la Polynésie face à une mondialisation dévorante. Cependant, cette mesure a immédiatement provoqué la réaction de l’entreprise Digicel, déjà présente sur le marché avec une participation étrangère de 80%. La société a décidé de suspendre temporairement ses investissements, mettant en exergue les premiers effets concrets de cette décision législative.

Débats et enjeux politiques

La loi Drollet a, sans surprise, ravivé de vieux débats entre Jacqui Drollet et Teva Rohfritsch, ministre de la Reconversion économique. Ce dernier a critiqué le texte, soulignant son caractère inopportun et le risque d’isolement économique. Pour lui, il est impératif d’attirer l’investissement plutôt que de le repousser, soulignant : ‘au lieu de faire dans l’attractif, on fait dans le répulsif.’

Protectionnisme ou frein au développement ?

Au cœur du débat, l’idée de protectionnisme défendue par Jacqui Drollet est vue par certains comme une stratégie nécessaire, alors que d’autres y voient un coup d’arrêt aux investissements étrangers indispensables pour moderniser et dynamiser le secteur. Les membres du Conseil économique, social et culturel (CESC) ont qualifié cette orientation de ‘protectionnisme inopportun’, craignant un effet répulsif sur les capitaux, sans garantir pour autant un investissement accru des capitaux locaux.

Un vote lourd de conséquences

L’adoption de cette loi s’est faite avec 32 voix pour, 23 contre et 2 abstentions à l’assemblée. Cependant, l’avenir montrera si ce choix politique s’avérera judicieux. Des acteurs économiques s’inquiètent déjà de l’effet boule de neige que pourrait entraîner cette loi, potentiellement déclinée dans d’autres secteurs. Une situation qui renforcerait l’idée que la Polynésie est encline à fermer ses portes aux influences extérieures.

Cette décision marque un tournant important dans la politique économique de la Polynésie française, un vaste débat sur l’équilibre entre autonomie financière et ouverture au capital étranger. En attendant de voir les effets concrets de cette loi sur le marché polynésien, nombreux sont ceux qui scrutent avec attention les réactions des investisseurs potentiels face à cette nouvelle régulation.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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