Coups et blessures volontaires : délivrance gratuite des certificats dans toutes les structures hospitalières de Polynésie française

Coups et blessures volontaires : délivrance gratuite des certificats dans toutes les structures hospitalières de Polynésie française

Le 20 décembre 2010 marque une avancée significative en Polynésie française concernant la lutte contre les violences et, en particulier, les violences intra-familiales. Le ministre de la Solidarité et de la Famille, en charge de la condition féminine, Teura Iriti, a annoncé l’extension de la délivrance gratuite des certificats pour coups et blessures (CCB) dans toutes les structures hospitalières de la région. 

Un pas vers la justice pour tous

La gratuité des certificats médicaux pour coups et blessures a été étendue à plusieurs hôpitaux de Polynésie française, comme Taravao, Afareaitu, Uturoa et Taiohae. Ce développement découle d’une décision prise lors du conseil des ministres du 25 novembre 2010.

Cette initiative a pour but de faciliter le dépôt des plaintes par les victimes de violences, car ce certificat est indispensable pour poursuivre une action en justice. Auparavant, le certificat coûtait 4000 Fcfp, un coût souvent prohibitif, empêchant de nombreuses victimes de passer à l’acte de dénonciation. Grâce à cette politique, le certificat devient accessible, éliminant ainsi une barrière financière importante.

Des chiffres alarmants

Les statistiques fournies par diverses organisations montrent l’ampleur des violences. Par exemple, l’association Te rama ora-L’aide aux victimes, reconnue d’intérêt général, révèle que les femmes sont principalement les victimes des infractions à caractère sexuel et des violences conjugales. Les violences contre les femmes représentaient 47% des infractions assistées par l’association en 2009.

Selon le Tribunal de Papeete, les procédures de violences conjugales ont augmenté, passant de 445 en 2003 à une projection de 742 en 2010. Ces chiffres mettent en lumière non seulement la gravité de la situation, mais aussi les progrès réalisés grâce à des campagnes de sensibilisation et aux efforts des institutions locales.

Les progrès à l’échelle locale

La sensibilisation accrue et les mesures éducatives ont contribué à une meilleure reconnaissance des droits des victimes. La première célébration de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes en 2006 a également joué un rôle crucial dans cette prise de conscience.

En 2010, la gendarmerie a recensé 672 plaintes pour des violences intra-familiales de janvier à novembre, un chiffre qui démontre une prise de conscience croissante et une plus grande disposition à dénoncer ces violences. Il est crucial de noter que les cas de violences entre conjoints ont doublé, atteignant 439 cas en 2010.

Espoir pour l’avenir

Ces pas vers l’avant symbolisent un espoir pour les victimes, un espoir renforcé par l’engagement des ministères de la Santé et de la Solidarité. En facilitant l’accès aux certificats médicaux essentiels pour la justice, cette initiative promet un futur plus juste et égalitaire pour toutes les victimes en Polynésie française.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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