Hao : le chantier de la dernière chance

Hao : le chantier de la dernière chance

Hao : le renouveau espéré pour un Atoll marqué par l’histoire

En visite dans les confins du Pacifique, une délégation conduite par Marcel Jurien de la Gravière, accompagnée du haut-commissaire Richard Didier et de personnalités politiques locales telles que le vice-président Edouard Fritch et Lana Tetuanui, ministre de l’Emploi, s’est penchée sur le chantier colossal visant à redonner vie à l’atoll de Hao. Ce projet, entamé le 8 janvier 2009, marque un tournant dans l’héritage laissé par le dispositif militaire des trente années d’exploitation de Moruroa.

Des investissements de taille pour une réhabilitation durable

Évalué à 7 milliards de francs CFP pour 7 ans de travaux, le projet fait office de symbole de renaissance économique et sociale pour Hao. Après la fermeture d’une base militaire pouvant accueillir jusqu’à 3 000 hommes, l’atoll a besoin de nouveaux leviers économiques pour dynamiser l’emploi et le développement local. L’initiative vise à transformer Hao en un pôle de développement pour les régions avoisinantes des Tuamotu Est et des Gambier.

Une coordination méticuleuse

C’est une entreprise de grande envergure : 22 sites ont été identifiés, couvrant une surface de 22 hectares répartis sur 270 parcelles cadastrales. Au début de 2011, une superficie de 18 hectares avait déjà été traitée par les 35 militaires mobilisés sur place, avec 11 hectares rendus aux propriétaires originels. Pour mener à bien ce projet de réhabilitation, pas moins de huit groupes de travail se sont constitués, associant la commune, le Pays et l’État.

Ambitions pour 2011 : de nouvelles infrastructures et un avenir prometteur

L’année 2011 prépare des évolutions significatives, avec la proposition de nouvelles infrastructures comme un centre de conditionnement et de transformation du poisson doté d’un bâtiment de 170 m². Ces installations, essentielles pour relancer la filière pêche, sont estimées à 60 millions de francs CFP et permettront de gérer 100 tonnes de poisson par an.

Dans le cadre du développement économique, il est envisagé de diversifier les activités à travers l’agriculture, l’artisanat et le tourisme. Ces initiatives, accompagnées par des programmes de formation, visent à stimuler les esprits entrepreneurials locaux, facilitant ainsi l’accès au marché du travail pour les jeunes de l’atoll.

Défis sociaux et réactions virulentes

Pourtant, tout n’est pas simple à Hao. Au cours de cette visite, la ministre de l’Emploi, Lana Tetuanui, a vivement critiqué l’absence d’embauche locale malgré un taux de présence de 40 % parmi les employés de l’atoll. Dans un registre tout aussi direct, elle a appelé à plus de vigilance concernant le respect des réglementations du travail.

L’optimisme tempéré des acteurs locaux

Edouard Fritch a tenté de nuancer ces critiques, reconnaissant la complexité de l’employabilité locale tout en réaffirmant la volonté du gouvernement de mieux intégrer la main-d’œuvre locale à ces projets. Richard Didier, haut-commissaire de la République, a également émis des recommandations sur l’importance de la formation des natifs afin d’assurer leur intégration durable dans le projet.

Malgré ces tensions, Hao aspire à changer de visage, se replongeant une nouvelle fois dans les défis de l’innovation industrielle tout en restant attentif à son passé complexe. La fin de cette visite officielle s’est conclue par un examen d’un projet d’énergie renouvelable novateur en partenariat avec l’Ifremer, apportant ainsi un souffle d’espoir sur les trajectoires futures de l’atoll.

ATP

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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