Moorea : un projet de compagnie aérienne qui coince à cause de la taxe d’aéroport

Moorea : un projet de compagnie aérienne qui coince à cause de la taxe d’aéroport

Un nouvel envol pour Moorea

C’est une question sur toutes les lèvres à Moorea : la possibilité de rétablir une liaison aérienne directe face à la cessation des vols d’Air Moorea. Depuis, seules les voies maritimes relient l’île à Tahiti, impactant non seulement le quotidien des résidents mais aussi l’industrie touristique.

Retour sur le projet « Ata Reva »

En juillet dernier, des acteurs d’Air Moorea, accompagnés d’autres spécialistes, ont conçu le projet ambitieux « Ata Reva ». L’objectif est clair : restaurer les liaisons aériennes entre Tahiti et Moorea en redonnant vie à une partie du personnel d’Air Moorea, à savoir une quinzaine d’employés. Comme le souligne Christophe Lassagne, consultant sur le projet, « l’installation du siège et du hangar de maintenance à Temae serait bénéfique pour Moorea en termes d’emploi et de service public.

Les défis à surmonter

Si l’engouement pour cette initiative est palpable, plusieurs obstacles restent à franchir. En premier lieu, le souvenir douloureux du crash d’août 2007, qui avait coûte la vie à 20 personnes, planant encore dans les esprits. Pour convaincre, Lassagne mise sur un seuil de rentabilité estimé à 40 000 à 50 000 passagers annuels, en deçà des chiffres de l’époque d’Air Moorea.

Des avions modernes pour un avenir prometteur 

Un des points forts du projet réside dans l’acquisition prévue de deux avions Cessna caravane C208, capables chacun de transporter 14 passagers. Monoturbine, ces appareils devraient se montrer économiques tant en termes de consommation que de maintenance, rendant chaque vol rentable à partir de seulement cinq passagers, selon Lassagne.

Un frein : la taxe d’aéroport

Malgré la viabilité apparente du projet, un nouvel obstacle risque de compromettre sa réussite : une taxe d’aéroport récemment instaurée. Évaluée à 12 euros par billet, cette taxe constituerait près de 70% du coût de celui-ci dans le cadre prévu, remettant en question la pérennité financière de la compagnie. « Avant, les taxes demeuraient proportionnées au prix et à la distance. Aujourd’hui, aucune logique économique ne soutient cette nouvelle taxe », regrette Lassagne.

Mobilisation pour un avenir meilleur

Face à cette épine dans le pied, Lassagne et son équipe s’engagent dans un lobbying actif, cherchant à convaincre les autorités de reconsidérer cette taxe. « Nous faisons pression pour obtenir une réduction ou une exemption, car ce projet est essentiel pour relier et dynamiser l’économie de Moorea », insiste Lassagne, espérant rallier le Pays et l’État à cette cause.

Ce projet audacieuse, malgré les incertitudes actuelles, pourrait marquer le renouveau des voyages aériens entre Tahiti et Moorea, contribuant ainsi à l’essor économique et social de l’île sœur. Reste à savoir si la détermination des porteurs de projet sera suffisante pour surmonter les obstacles levés par la réglementation actuelle.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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