La Polynésie française se dote pour la première fois d’une politique agricole de grande envergure, projetée sur une période de dix ans. Ce plan ambitieux, présenté par le ministre de l’Économie rurale, Frédéric Riveta, est envisagé comme un cadre de référence pour baliser les actions futures en matière de développement rural.
Un défi à long terme
Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, Frédéric Riveta a dévoilé les piliers de cette stratégie, qui avait été précédemment exposée lors d’un conseil des ministres. Selon le ministre, cette initiative « répond à une double exigence : inscrire l’action publique en faveur du secteur agricole dans la durée, et construire la légitimité des soutiens publics au monde rural dans le cadre d’une démarche contractuelle entre les agriculteurs, la société polynésienne et ses représentants ».
Les piliers de la politique agricole
- Souveraineté agricole: Un des objectifs centraux est de renforcer la souveraineté du pays en matière agricole en augmentant la production locale, en optimisant l’organisation des filières de production et en faisant la promotion des produits locaux.
- Sécurité sanitaire et justesse alimentaire: Le deuxième axe vise à rassurer les consommateurs en renforçant la sécurité sanitaire, en développant l’agriculture biologique, et en promouvant une offre alimentaire équitable.
- Valorisation du rural: Avec une ambition de faire passer la contribution des territoires ruraux de 30 % à 40 % dans la production nationale, cet axe ambitionne d’augmenter et diversifier les activités de production et d’agrotransformation, tout en favorisant l’accessibilité des produits au marché.
- Modernisation Institutionnelle: Cela inclut des réformes structurelles avec un accent sur l’éducation et la formation, ainsi qu’une participation accrue des professionnels de l’agriculture dans le processus de gouvernance.
Un appel à coup de main
Frédéric Riveta aspire également à la mise en place d’un comité de suivi, similaire à celui du tourisme, pour orchestrer cette politique. Ce comité mixerait les institutions et professionnels du secteur afin de veiller à une application efficace de cette politique. Le ministre projette de présenter ce comité lors du prochain conseil des ministres.
Réactions du public
La nouvelle politique agricole a suscité de nombreux commentaires parmi les habitants de la Polynésie française. Selon diverses sources, dont celles exprimées dans les commentaires publics, cette politique est accueillie avec une certaine réserve. Certains soulignent une certaine répétition dans les promesses antérieures, exprimant des doutes quant à la réalisation concrète des actions proposées :
- Des doutes persistent sur la faisabilité de transformer vers une agriculture 100 % bio.
- Les détails pratiques et les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de ce plan semblent flous à certains citoyens.
- La défiance envers les autorités locales et le souhait que l’État central reprenne le contrôle des affaires agricoles sont également récurrents dans les discussions.
Dans ce cadre, le chemin vers une Polynésie autosuffisante semble parsemé de doutes, nécessitant une collaboration et un engagement renforcés de tous les acteurs pour surmonter les obstacles. Le débat reste largement ouvert, espérons que cette feuille de route ambitieuse portera ses fruits dans les années à venir.
ATP