Le week-end dernier, l’Assemblée de Polynésie a été le théâtre d’un véritable coup de théâtre politique. Les trois principaux groupes politiques, UPLD, Tahoeraa et Ia Ora Te Fenua, ont finalement voté, samedi soir, le budget 2011 du Pays, contestant la décision du président de la Polynésie, Gaston Tong Sang, d’engager sa responsabilité sur ce budget avant le vote.
La fin de semaine a été marquée par de vifs débats autour du budget, place Tarahoi. Gaston Tong Sang, exaspéré par les modifications apportées par les groupes UPLD, Tahoeraa et Ia Ora Te Fenua à son projet de budget, avait décidé de mettre un terme à la discussion en engageant sa responsabilité aux alentours de 16 h.
Cette décision a immédiatement provoqué la colère des trois groupes qui ont contesté cette démarche, arguant qu’elle avait été précipitée. Malgré cette tension, les différents groupes ont opté pour un retrait d’amendements et ont voté le budget à 20h20, obtenant 43 voix.
Dans une déclaration commune, les chefs de file des trois groupes ont expliqué leur action. Ils rappellent que bien que Gaston Tong Sang ait engagé sa responsabilité, le budget n’avait pas été rejeté et le délai pour son étude, cinq jours, n’était pas écoulé.
Le courrier de G. Tong Sang contesté
Le président de l’Assemblée, Oscar Temaru, appuyé par un avis du Conseil d’Etat de mai 2009, a décidé de ne pas donner suite à l’engagement de la responsabilité par le président de la Polynésie. Les chefs de file, Antony Géros, Gaston Flosse et Jean-Christophe Bouissou, affirment que c’est maintenant au président du Pays de porter l’affaire devant le Conseil d’Etat, s’il le souhaite.
En réaction, Gaston Tong Sang devrait s’exprimer à nouveau durant une émission télévisée, exprimant son point de vue sur cet imbroglio politique.
L’incertitude politique qui entoure le vote de ce budget soulève des questions sur la stabilité des institutions polynésiennes. Pour beaucoup, les élus ne semblent pas être focalisés sur les véritables priorités du Pays, à savoir le bien-être de la population. Des observateurs critiquent l’attitude des élus qui, selon eux, se livrent à des manœuvres politiciennes au détriment de l’intérêt général. Cela laisse une impression de désenchantement chez les électeurs qui souhaitent voir un leadership plus responsable et tourné vers l’avenir de la Polynésie.
- L’intervention télévisée de Gaston Tong Sang : Cette sortie médiatique est attendue par de nombreux observateurs pour clarifier la situation et définir les prochaines étapes.
- Réaction du Conseil d’État : Si l’affaire venait entre ses mains, le Conseil d’État aurait à jouer un rôle central dans la détermination de la légitimité de l’engagement de la responsabilité présidentielle.
Des solutions à court et long terme doivent être envisagées pour éviter de futures crises similaires. Un cadre législatif plus clair ainsi qu’un mécanisme de médiation efficace pourraient prévenir de tels affrontements.