Dans le cadre de l’enquête sur la passation de marché pour le câble Honotua, plusieurs figures politiques influentes en Polynésie française se trouvent actuellement sous le feu des projecteurs. Après Jean-Alain Frébault et Jean-Paul Barral, anciens présidents du Conseil d’administration de l’Office des Postes et Télécommunications (OPT), c’est désormais au tour de Gaston Tong Sang, président de la Polynésie française, d’être mis en examen. Une mise en cause qui soulève de nombreuses interrogations quant à la transparence des pratiques politiques locales.
Contexte de l’affaire
L’affaire remonte aux années 2006-2007, période durant laquelle un appel d’offres aurait été lancé pour le développement du câble sous-marin Honotua, reliant la Polynésie française à Hawaii. L’objectif principal de ce câble était d’améliorer le débit Internet sur l’ensemble du territoire. Cependant, cet appel d’offres est suspecté de n’avoir reçu qu’une seule réponse valide, celle de la société Alcatel, mettant en doute la régularité du processus.
Les accusations portées
Gaston Tong Sang est ainsi accusé de « complicité de favoritisme », selon les informations circulant parmi diverses sources proches du dossier. Cette mise en examen a été formellement communiquée par le juge d’instruction Stelmach au Palais de justice de Papeete. Alors que M. Tong Sang réfute les accusations portées contre lui, il admet néanmoins, dans une déclaration au quotidien « La Dépêche de Tahiti », qu’il aurait pu « ne pas arrêter le marché », indiquant ainsi sa part de responsabilité potentielle dans les événements. 🧐
Réactions des parties concernées
Le président de la Polynésie française insiste sur son innocence en affirmant : « Je n’ai rien à me reprocher ». De son côté, Me Jourdainne, avocat de M. Tong Sang, se dit « surpris » par l’ampleur de l’affaire. Cependant, ce n’est pas uniquement Gaston Tong Sang qui est dans la ligne de mire. D’autres personnalités politiques, tels qu’Oscar Temaru, président de l’Assemblée de Polynésie française, ont aussi fait l’objet d’investigations poussées dans le cadre de cette affaire.
Bien que M. Temaru ait été placé en garde à vue, il a été libéré après huit heures sans aucune mise en examen. Ces poursuites s’inscrivent dans une série de mises en examen récentes qui incluent également d’anciens hauts fonctionnaires et membres influents de la sphère politique de Polynésie française.
Impact sur le paysage politique 🏛
Le climat politique en Polynésie française se trouve fortement troublé par ces révélations. La situation souligne les vulnérabilités des mécanismes de gouvernance dans cette collectivité d’outre-mer, où il est vital d’assurer la transparence et la rigueur des opérations politiques. Plusieurs voix s’élèvent désormais pour appeler à un renouvellement de la classe politique actuelle, arguant que les pratiques de favoritisme et de monopole observées ne peuvent perdurer.
Perspectives et conséquences
Le financement du projet Honotua était évalué à 9,5 milliards Fcfp, une somme partagée entre le Pays, l’OPT et une emprunt à la banque Socredo. Ces enjeux financiers majeurs, associés aux mises en examen successives, risquent d’engendrer des conséquences économiques et sociales étendues pour la Polynésie française. L’accès à une infrastructure de télécommunication améliorée reste indispensable pour le développement économique de l’archipel, et il est essentiel que de tels projets soient menés avec intégrité et responsabilité.
Alors que le dossier juridique suit son cours, la question demeure quant à l’issue de cette affaire et les réformes potentielles qui pourraient être envisagées pour prévenir la survenue d’incidents similaires à l’avenir. 🤔