La Cour d’Appel de Papeete a confirmé, jeudi matin, la peine infligée au maire de Makemo et ancien représentant à l’Assemblée de Polynésie française, Michel Yip, dans une affaire de détournement de fonds publics. La cour a maintenu la sentence à six mois de prison avec sursis, accompagnée d’une interdiction civile, civique et familiale d’un an.
Cette peine concerne également la compagne de M. Yip, qui avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Papeete à une amende de 6 millions Fcfp lors du jugement en première instance. Les faits reprochés étaient concentrés sur la période d’avril 2008 à 2009, période durant laquelle Michel Yip présidait la commission permanente de l’Assemblée, et sa compagne assumait le rôle de « direcrice de cabinet ».
L’affaire tourne principalement autour de détournements effectués à des moments où l’occupant ne comblait pas les attentes de probité et de transparence d’un élu. Dans un dernier effort pour contester cette décision, Michel Yip peut se pourvoir en cassation.
Pour la société civile, cette condamnation n’est que symbolique eu égard à l’impact dévastateur que ces offenses ont sur la confiance publique et les ressources dédiées au développement de la commune de Makemo. Nombreux sont ceux à s’indigner que de tels agissements continuent à échapper à des punitions corporelles plus lourdes.
Il est à noter que le maire de Makemo avait été intégralement intégré dans le dispositif de gouvernance locale, et cette affaire a révélé une brèche non négligeable dans la crédibilité des processus institutionnels de l’archipel. A travers le spectre judiciaire, la justice tend à éclaircir que ces peines, quoique vues comme légères par les citoyens, doivent servir de signal d’alarme aux élu(e)s concernant l’intégrité et la moralité attendues de leur position.
Enfin, l’écho de cette affaire trouve résonance dans d’autres territoires ultra-marins où la gestion publique se superpose souvent aux familiers corsets de la tradition et de la famille, mises à l’épreuve par la modernisation et la transparence mondialisée.