L’élection de Jacqui Drollet : un tournant politique en Polynésie française
Jeudi dernier, le climat politique de la Polynésie française a connu un changement significatif avec l’élection de Jacqui Drollet à la présidence de l’Assemblée. Candidat de l’Union pour la Démocratie (UPLD), il a recueilli un total de 29 voix dès le premier tour. Cette journée marquante a non seulement illustré un aspect démocratique essentiel mais a aussi clarifié les défis à venir pour les îles polynésiennes. Cela nous offre l’occasion d’examiner de plus près cette élection ainsi que les discussions qui l’ont entourée.🥳
Un discours pour la cohésion et l’avenir économique
La séance a débuté par des discours puissants. Antony Géros a souligné la nécessité pour la Polynésie de « tourner la page » et de quitter les querelles internes, soutenant que l’harmonie et la solidarité étaient essentielles pour faire face à la situation économique précaire. Mettant en exergue l’importance d’un législatif en phase avec l’exécutif, il a insisté sur la nécessité d’écouter les voix des élus polynésiens, particulièrement concernant les réformes électorales.
Oscar Temaru et le passé nucléaire
Oscar Temaru a enchainé en évoquant la période sombre des essais nucléaires en Polynésie qui ont « perverti la matrice de nos îles » et causé un « génocide culturel« . Pour lui, le souffrance du peuple polynésien n’est pas récente, mais elle nécessite aujourd’hui une réaction urgente pour surmonter un marasme économique persistant. La réinscription de la Polynésie française sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser figure également parmi ses priorités, avec l’espoir de voir la « pirogue Tahiti Nui Freedom » sortir des eaux troubles.
Premiers résultats et perspectives
Avec quatre candidats en lice au premier tour, Jacqui Drollet (UPLD), Gaston Flosse (Tahoeraa), Georges Handerson (UPLD), et Jean-Christophe Bouissou (Ia Ora Te Fenua), l’élection a rapidement pris un tournant décisif. Bouissou, en plaidant pour l’unité des autonomistes, a retiré sa candidature, laissant le champ libre. Les résultats ont été clairs : Drollet 29 voix, Flosse 11, et Handerson 4, sans oublier trois bulletins blancs. Même si To Tatou Ai’a n’a pas participé au vote, Drollet accède pour la première fois à la présidence.
Cette élection a cependant des répercussions au-delà des cadres gouvernementaux. Les préoccupations économiques sont à l’avant-plan, avec les syndicats de salariés et les organisations patronales repoussant leur « ultimatum économique » sous la forme d’une « opération ville morte » prévue pour le mardi 19 avril.
Un tableau politique en pleine transformation
En définitive, l’ascension de Jacqui Drollet à la présidence marque un moment crucial dans la politique polynésienne. Elle met en lumière les dissensions internes tout en soulignant la responsabilité collective des élus pour répondre aux attentes du peuple. La Polynésie française se trouve à un carrefour où l’engagement des dirigeants sera crucial pour envisager un avenir prospère et oeuvrer à la transformation de ses défis en opportunités.
Cette élection et les débats qu’elle a suscités nous rappellent l’importance de la démocratie participative et l’écoute active des citoyens pour un développement harmonieux.