Le 30 juin 2011 marque une date importante pour la Polynésie française avec l’adoption par l’Assemblée nationale de France de la réforme électorale qui s’appliquera à ce territoire d’Outre-mer. Cette décision suscite des réactions mitigées, et tandis que la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, exprime sa satisfaction, les députés polynésiens se montrent beaucoup plus réservés.
Un débat houleux à l’Assemblée nationale
Le texte de loi, discuté au Palais Bourbon, n’a pas retenu les amendements cruciaux proposés par deux députés polynésiens, Michel Buillard et Bruno Sandras. Leur propositions portaient, entre autres, sur la modification du nombre de sièges sous la logique de la « prime majoritaire » et sur le seuil requis pour accéder au second tour des élections. Leurs amendements avaient pour but d’aligner davantage la législation sur les réalités locales polynésiennes.
Durant la séance présidée par Jean-Christophe Lagarde, plusieurs voix se sont élevées pour commenter le fossé croissant entre l’Etat français et la représentation polynésienne, dont René Dosière, figure de l’opposition de gauche, qui a souligné à plusieurs reprises les spécificités et besoins de la Polynésie.
Perspective locale : sentiments d’incompréhension
Michel Buillard, lors de sa intervention à l’Assemblée, a décrit un véritable fossé d’incompréhension entre les élus polynésiens et l’Etat central. Selon lui, non seulement la réforme électorale, mais aussi d’autres décisions récentes telles que la proche fermeture du CAPES de tahitien et le report continuel de la construction d’un nouveau centre pénitentiaire sont des exemples où Paris semble ignorer les avis et besoins polynésiens.
Retour aux sources
Pour beaucoup, cet épisode met en lumière des tensions récurrentes relatives à l’autonomie et à la spécificité culturelle que la Polynésie revendique au sein de la République française. Les ajustements électoraux, au-delà du simple vote, sont symboliques d’une nostalgie administrative persistante où Paris est perçue comme détachée des réalités insulaires. La démocratie locale paraît, aux yeux de certains, mise à mal, relançant le débat souvent sensible de l’autodétermination que plusieurs mouvements locaux appellent de leurs vœux.
Défense de la voix polynésienne
Retrouvez le détail complet des débats à l’Assemblée nationale sur cette réforme électorale. Pendant que l’establishment national applique des décisions à impacts significatifs pour l’avenir institutionnel de la Polynésie, les politiciens locaux continuent de plaider pour une approche qui intégrera mieux leurs propositions, favorisant ainsi l’équilibre nécessaire entre le respect des traditions et les avancées modernisatrices de l’Etat.
