Le gouvernement de Polynésie française a récemment annoncé la prise d’un arrêté en conseil des ministres concernant la dissolution de l’Agence Tahitienne de Presse (ATP). Cette mesure, qui figure dans le cadre d’un plan de redressement économique, prendra effet le 1er janvier 2012. Bien que l’annonce ait été faite de manière officielle, elle soulève d’importantes questions et inquiétudes.
Un contexte de tension
L’arrêté de dissolution a été précédé d’un conseil d’administration informel à Papeete, avec la participation du vice-président, en charge des affaires de communication, Antony Géros. Ce dernier a précisé que cette décision s’inscrit dans la continuité des mesures fiscales et économiques votées par l’Assemblée de Polynésie française en août dernier.
Une voix ne sera plus entendue
Depuis sa création en 2001, l’ATP joue un rôle crucial dans le paysage médiatique de la région. Elle fournit des nouvelles en français et en anglais, et enregistre environ 200 000 visites mensuelles. Sa fermeture soulève des questions sur l’accès à l’information en Polynésie française, surtout pour les résidents vivant à l’étranger. Une pétition est d’ailleurs disponible sur leur page d’accueil pour soutenir la continuité de ce service, soulignant l’attachement de la communauté à cet outil précieux.
Réactions vives mais mitigées
Maina Sage, une représentante de l’opposition, a dénoncé la façon dont l’annonce a été gérée, soulignant le manque de consultation avec le personnel et les autres membres de l’administration. Elle a exprimé ses regrets quant au mode de gestion de la décision, qui place les employés devant le fait accompli.
Impact et avenir
La dissolution de l’ATP peut sembler un pas nécessaire selon les autorités locales pour redresser l’économie, mais elle soulève des préoccupations quant à la pérennité de la liberté de la presse et l’accès à des informations fiables. Cette situation met en lumière les défis continus de trouver un équilibre entre réductions budgétaires et maintien de services essentiels.
Certains observateurs voient cette décision sous un angle critique, la qualifiant de pas en arrière concernant la transparence et la liberté d’information. L’incertitude persiste quant aux conséquences pour le personnel de l’agence, pour lequel aucune mesure transitoire n’a été proposée.
Dans l’attente de résolutions possibles, cette décision pourrait avoir des répercussions importantes sur le paysage médiatique local.
Alors que la date butoir approche, il sera essentiel de surveiller de près comment la dissolution de l’ATP sera mise en œuvre et quelles alternatives seront proposées pour garantir un accès continu à l’information en Polynésie française.
