Tribunal administratif : le rapporteur public demande la condamnation de l’EAD

Tribunal administratif : le rapporteur public demande la condamnation de l’EAD

Dans l’univers complexe des projets de construction à grande échelle, les affaires judiciaires complexes ne sont pas rares. Cette semaine, le tribunal administratif s’est penché sur le cas épineux de la société SMPP-SOGEBA, engagée dans un bras de fer juridique avec l’Etablissement d’Aménagement et de Développement (EAD) concernant des retards dans la construction d’un nouvel hôpital. 🚑

Un dossier chargé en incohérences

Présidé par Bernard Leplat, le tribunal, accompagné de Marie-Christine Lubrano et Danièle Gonnet, a longuement analysé le dossier. Le rapporteur public, Chanserey Mum, a exposé pendant plus d’une heure les incohérences relevées dans les documents présentés par la SMPP-SOGEBA, tout en demandant in fine la condamnation de l’EAD à verser entre 1,1 et 2,2 milliards Fcfp, selon le mode de calcul adopté, à la société SMPP-SOGEBA. Le tribunal doit rendre sa décision d’ici deux semaines.

L’origine du conflit

La société SMPP-SOGEBA, spécialisée dans le secteur du BTP, réclame 3,5 milliards Fcfp, soutenant que ce montant couvre les retards dus à l’immobilisation du matériel et du personnel sur le chantier du nouvel hôpital. Le personnel, uni au sein d’un collectif, proteste depuis plusieurs semaines devant les bureaux de la présidence, demandant justice et régularisation de leur situation financière.

L’avocate de l’EAD riposte

Marie Eftimie, avocate de l’EAD, reconnaît une part de responsabilité de son client dans la désorganisation du chantier mais dénonce des erreurs dans l’évaluation du préjudice : « Il est normal que l’EAD soit condamné à payer une certaine somme. Toutefois, le montant demandé entre 1,1 et 2,2 milliards Fcfp ne correspond pas à notre estimation, qui est autour de 200 à 300 millions Fcfp. »

Cependant, l’équipe juridique de l’EAD se prépare à faire appel si le tribunal opte pour la somme plus élevée, arguant que les montants restent globalement injustifiés bien que le rapporteur ait opté pour une évaluation chiffrée impressionnante.

Entre espoirs et incertitudes

Alors que la décision finale du tribunal approche, Robert Bernut, directeur général de la SMPP-SOGEBA, tente de maintenir le moral de ses troupes. Conscient des difficultés rencontrées par ses employés, il les a exhortés à retourner au travail sur d’autres projets dès le lendemain.

Dans un message optimiste, il a déclaré : « Je souhaite renvoyer l’ascenseur à nos clients fidèles et à nos fournisseurs, qui ont fait preuve de patience. » Malgré cette déclaration, de nombreux employés restent chez eux, refusant de reprendre le travail tant qu’ils n’auront pas été payés.

Quelles implications pour la société ?

Ce cas illustre non seulement les difficultés financières et organisationnelles qui peuvent survenir dans les grands projets de construction, mais aussi les conséquences humaines et morales sur les travailleurs. La décision du tribunal pourrait bien établir un précédent dans la gestion des litiges dans le secteur BTP en Polynésie, où les projets sont souvent synonymes de défis et de dépassements de coûts.

La tension reste palpable, et le campement des employés devant la présidence est maintenu en signe de protestation et de détermination en attendant une issue favorable.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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