Violences faites aux femmes : Vahine Orama appelle à la mobilisation

À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, l’association Vahine Orama a lancé un appel fort à la mobilisation en Polynésie française. Face à un phénomène qui touche une femme sur quatre dans le fenua, les associations, les institutions et la société civile sont invitées à agir ensemble pour faire reculer les stéréotypes et protéger les victimes.

 

Un phénomène massif et souvent banalisé

En Polynésie française, les violences faites aux femmes restent un problème majeur de société. Selon les études locales, près de 1 500 femmes sont victimes chaque année de violences criminelles ou délictuelles, principalement dans la sphère familiale. Les violences conjugales, physiques, psychologiques ou sexuelles, touchent toutes les générations et tous les milieux sociaux.

  • 77 % des victimes de violences intrafamiliales sont des femmes.
  • Le taux de violences enregistrées est supérieur à la moyenne nationale.
  • La dépendance économique, l’isolement dans les îles et la pression sociale freinent la révélation des faits.

« Il est encore trop fréquent d’entendre : “il me frappe car il m’aime”. Nous devons briser ces stéréotypes et rappeler que la violence n’est jamais une preuve d’amour, » insiste la présidente de Vahine Orama lors d’une conférence de presse à Papeete.

Mobiliser tous les acteurs du fenua

Vahine Orama, qui fédère des associations de Tahiti, Moorea, Tahiti Iti et Raromatai, mène des actions de prévention auprès des jeunes, notamment sur la notion du consentement et le respect dans les relations amoureuses. L’association intervient dans les écoles, organise des ateliers et relaie des campagnes de sensibilisation dans les médias et sur les réseaux sociaux.

  • Actions ciblées auprès des jeunes de 10 à 15 ans pour déconstruire les stéréotypes sexistes.
  • Campagnes de communication : “Embrasse-moi si tu m’aimes, mais ne me fais jamais de mal”.
  • Accompagnement des victimes et orientation vers les structures d’aide et d’hébergement.

« Loin de l’image carte postale, la réalité est que les violences touchent toutes les femmes, jeunes filles, mères et épouses du fenua. Il est temps de dire stop, » rappelle une bénévole de l’association.

Des défis à relever pour la société polynésienne

La lutte contre les violences faites aux femmes nécessite une mobilisation de tous : État, Pays, communes, associations, familles. Les acteurs de terrain demandent une meilleure coordination des dispositifs, plus de moyens pour l’accueil des victimes, et une politique publique ambitieuse, adaptée aux spécificités des archipels.

  • Renforcement de la prévention et de la formation des professionnels.
  • Développement de structures d’accueil et d’écoute dans les îles éloignées.
  • Élaboration d’une feuille de route territoriale pour lutter contre les violences sexistes.

« Nous sommes déjà nombreux à œuvrer pour ce combat, mais chaque voix compte. Mobilisons-nous pour que la Polynésie devienne un exemple de respect et de protection des femmes, » conclut la présidente de Vahine Orama.

Perspectives : vers une société plus juste et solidaire

La mobilisation contre les violences faites aux femmes en Polynésie française s’inscrit dans un mouvement global pour l’égalité et la dignité. Les initiatives locales, portées par des associations comme Vahine Orama, rappellent que le changement est possible, à condition d’agir ensemble et de ne jamais banaliser la violence. Le fenua tout entier est invité à se mobiliser pour construire une société plus juste et solidaire.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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