Lors de l’ouverture de la session administrative, le président du Pays a présenté une série de réformes pour améliorer le pouvoir d’achat et faciliter l’accès au logement, avec un objectif phare : 1000 prêts à taux zéro.
Un plan ambitieux pour le logement
Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a annoncé jeudi son objectif de mettre en place 1000 prêts à taux zéro pour aider les classes moyennes à accéder à la propriété. Cette mesure, qui sera discutée dans les prochains textes transmis à l’Assemblée, vise à répondre à une demande croissante en matière de logement, tout en soutenant les ménages souvent exclus des dispositifs sociaux.
Ce projet s’inscrit dans un contexte économique marqué par une inflation maîtrisée (12,5 % cumulée sur six ans) et une progression modérée du climat des affaires en 2024. Cependant, malgré ces indicateurs positifs, près de 50 000 Polynésiens restent sans emploi ou ont renoncé à chercher du travail. Le président a souligné que « le tribut payé par les catégories sociales les plus modestes et les classes moyennes reste lourd ».
Lutte contre la vie chère : des mesures concrètes
En parallèle, Moetai Brotherson a présenté plusieurs initiatives pour alléger le coût de la vie et renforcer le pouvoir d’achat :
- Réforme de la Taxe de Développement Local (TDL) : Réduction des prix sur certains produits essentiels.
- Compensation du fret aérien et maritime : Impact direct sur les archipels pour diminuer les coûts des biens importés.
- Réduction fiscale : TVA à taux zéro sur le transport interinsulaire aérien de marchandises et évacuations sanitaires.
- Abaissement du droit de timbre : Fixé à 1000 francs pour repasser son permis de conduire.
Ces mesures visent également à stimuler l’économie locale en favorisant les investissements via une simplification des procédures administratives et fiscales.
Des attentes sociales fortes
Le président de l’Assemblée, Antony Géros, a rappelé que « la lutte contre la vie chère est le combat le plus urgent et légitime ». Il a insisté sur la nécessité d’une refonte économique courageuse pour réduire les marges commerciales excessives pratiquées par certains acteurs économiques. « Le peuple polynésien attend des résultats concrets », a-t-il martelé.
Cependant, l’opposition reste sceptique face aux annonces du gouvernement. Nuihau Laurey, représentant de « A here ia Porinetia », a critiqué l’absence de baisse significative des impôts malgré des finances publiques solides. « Le pouvoir d’achat des Polynésiens est un vrai problème, surtout quand les caisses du Pays sont pleines », a-t-il déclaré.
Une vision pour une Polynésie plus équitable
Malgré les critiques, Moetai Brotherson affirme sa volonté de construire une Polynésie plus solidaire et équitable. En plus des réformes économiques et fiscales, il prévoit d’introduire des projets liés à la santé publique, tels que la lutte contre le tabagisme et les addictions, ainsi que la modernisation du code du travail.
La prochaine session budgétaire prévue le 24 avril sera décisive pour concrétiser ces propositions. Ces initiatives marquent une étape importante dans l’engagement du gouvernement envers une gouvernance proche des réalités locales et adaptées aux besoins des Polynésiens.
Avec ces mesures ambitieuses, le président espère répondre aux attentes croissantes d’une population en quête de justice sociale et économique.