Érosion, espèces invasives, pollution plastique… Les littoraux polynésiens subissent de multiples pressions. À Tahiti, un front commun d’associations, de scientifiques et d’habitants agit pour restaurer ces écosystèmes vitaux, soutenu par des dispositifs financiers innovants.
Des littoraux sous pression
Les zones côtières de Tahiti, lieux de vie et de traditions, sont menacées par l’urbanisation croissante et l’arrivée d’espèces invasives comme la tortue de Floride. Ces dernières perturbent les écosystèmes dulçaquicoles, essentiels à la biodiversité locale. « Ces milieux sont des nurseries pour nos espèces endémiques », explique Hinano Teavai-Murphy, coordinatrice de l’association Te Ora Naho.
La Polynésie française a récemment renforcé sa lutte contre la pollution plastique, un enjeu clé pour les littoraux, avec un plan ambitieux contre les déchets plastiques incluant l’interdiction progressive des produits à usage unique.
La communauté passe à l’action
Sur le terrain, les actions concrètes se multiplient :
- Replantation de Pūrau (Hibiscus tiliaceus) et autres plantes indigènes sur les berges dégradées
- Création de pépinières communautaires pour fournir des plants locaux
- Campagnes d’arrachage de la tortue de Floride dans les zones sensibles
« On forme les jeunes à identifier les espèces invasives. C’est notre patrimoine qu’on protège ! »
– Tamatoa Teriieroo, bénévole chez Manu Iti Fa’a Ora
À Moorea, des initiatives similaires montrent la voie, comme le détaille notre article sur le Sommet des Océans 2025 et les actions de restauration littorale.
Des fonds pour le Fenua
Le gouvernement et l’État soutiennent ces efforts via :
Dispositif | Montant | Impact |
---|---|---|
Fonds Vert | 15M€ | Restauration de 5 sites prioritaires |
Fonds Natura Porinetia | 3,5M XPF | 15 associations soutenues en 2024 |
Ce dernier, piloté par la Fape, permet de financer des projets locaux comme l’explique notre reportage sur le lancement du Fonds dédié aux associations environnementales.
Quel avenir pour nos littoraux ?
Les défis restent immenses :
- Adapter les techniques aux spécificités des îles
- Pérenniser les financements
- Impliquer davantage les communes et les entreprises
Mais les premiers résultats sont là : à Papenoo, 80 % de survie des plants après un an, contre 30 % pour les méthodes classiques. Une lueur d’espoir pour le Fenua.