Blue Ocean : comment ce projet veut révolutionner l’orientation des jeunes en Polynésie

Blue Ocean : comment ce projet veut révolutionner l’orientation des jeunes en Polynésie

Le lycée Diadème, à Pirae, est devenu le laboratoire d’une transformation éducative majeure avec le lancement du projet Blue Ocean. Cette initiative, soutenue par Erasmus+ et des partenaires européens, vise à offrir aux jeunes Polynésiens un nouvel horizon professionnel et citoyen, en les orientant vers les métiers de la mer et la préservation de l’océan. Plus qu’un simple programme, Blue Ocean incarne une révolution pour l’avenir du Fenua.

Ouvrir de nouveaux horizons pour la jeunesse du Fenua

La Polynésie française, archipel au cœur du Pacifique, dépend de la mer pour son alimentation, son économie et son identité culturelle. Pourtant, les métiers de la mer restent souvent méconnus ou sous-valorisés auprès des jeunes. Face à la croissance de l’économie bleue et à l’urgence écologique, l’orientation vers ces filières devient un enjeu stratégique pour garantir un développement durable et des emplois d’avenir.

Blue Ocean répond à ce défi en proposant une approche globale : il s’agit d’accompagner les élèves dès le lycée, de leur donner les clés pour s’engager dans des carrières maritimes innovantes et responsables, et de les sensibiliser à la préservation de leur environnement marin.

Un projet éducatif ancré dans la coopération océanique

Blue Ocean s’inscrit dans le cadre du programme Erasmus+, avec un partenariat inédit entre la Polynésie, l’Italie (initiateur du projet), la Grèce et Malte. Cette coopération permet de partager des expériences, d’élaborer des modules pédagogiques communs et d’ouvrir la voie à des échanges d’élèves et d’enseignants.

« Nous voulons créer une véritable passerelle entre l’Europe et la Polynésie, pour que nos jeunes puissent s’inspirer des meilleures pratiques et s’ouvrir à l’international », explique un coordinateur du projet.

Des ambitions concrètes pour l’avenir professionnel des jeunes Polynésiens

  • Promouvoir les métiers de la mer : informer, valoriser et accompagner les élèves vers des filières porteuses, de la pêche à la recherche océanographique, en passant par la gestion portuaire, le tourisme nautique ou la protection de la biodiversité marine.
  • Intégrer la durabilité dans les programmes scolaires : créer une « zone d’éducation bleue » au lycée Diadème, avec des modules sur la gestion responsable des ressources, la préservation des lagons et des coraux, et l’économie circulaire appliquée à la mer.
  • Former les enseignants : un quart du personnel du lycée bénéficiera d’une formation spécifique, avec des échanges en Europe pour renforcer les compétences et l’innovation pédagogique.
  • Accompagner la mobilité et l’ouverture internationale : permettre aux élèves de participer à des mobilités Erasmus+, de perfectionner leur anglais et de découvrir d’autres cultures maritimes.
  • Impliquer les familles et la société civile : sensibiliser les parents, les associations et les acteurs économiques à l’importance des métiers de la mer pour l’avenir du Fenua.

Un espace pédagogique dédié à la découverte du monde maritime

Au cœur du projet, la « zone d’éducation bleue » du lycée Diadème servira de laboratoire pédagogique. Les élèves y exploreront les enjeux concrets de la gestion durable des océans, participeront à des ateliers pratiques (nettoyage de lagons, suivi des coraux, visites de navires et d’entreprises maritimes) et travailleront sur des projets collaboratifs avec leurs homologues européens.

Cette approche vise à donner du sens aux apprentissages, à relier théorie et pratique, et à faire émerger une nouvelle génération d’ambassadeurs de l’océan.

Des perspectives d’emploi et d’innovation pour la Polynésie

Blue Ocean s’articule avec d’autres initiatives locales : création d’un campus des métiers de la mer, développement de plateformes techniques à Taravao et Arue, bourses pour les formations maritimes, et soutien des autorités éducatives et du Vice-rectorat. Cette convergence permet de structurer une véritable filière d’excellence, offrant aux jeunes des perspectives d’emploi et d’entrepreneuriat dans des secteurs porteurs.

Les métiers visés sont variés : capitaine, technicien aquacole, ingénieur en environnement marin, guide écotouristique, biologiste marin, gestionnaire de port ou encore expert en énergies renouvelables marines.

Paroles d’élèves et d’enseignants engagés pour l’océan

« L’eau, c’est le garde-manger de la Polynésie. C’est important de pousser les élèves dans cette voie, de leur montrer qu’ils peuvent être acteurs de la préservation et du développement de leur pays », confie Temoeahiro Maiotui, enseignante en éco-gestion.

« Grâce à Blue Ocean, j’ai découvert des métiers que je ne connaissais pas et j’ai envie de partir en Europe pour apprendre et revenir travailler ici », témoigne Hinatea, élève de terminale.

Préserver le patrimoine marin et les traditions du Pacifique

Au-delà de l’emploi, Blue Ocean invite les jeunes à devenir des protecteurs de leur patrimoine naturel et culturel. La préservation des lagons, la lutte contre la pollution plastique, la valorisation des savoirs traditionnels liés à la mer sont autant de défis à relever pour garantir un avenir harmonieux au Fenua.

Vers une dynamique éducative et maritime renouvelée

Les premiers échanges d’enseignants et d’élèves avec l’Europe sont prévus dès l’an prochain. À terme, le modèle Blue Ocean pourrait être étendu à d’autres lycées polynésiens et inspirer d’autres territoires insulaires du Pacifique.

Blue Ocean, une promesse pour les générations futures

Blue Ocean va bien au-delà d’un simple programme scolaire : il incarne une perspective nouvelle pour les jeunes de Polynésie, en leur ouvrant des portes vers des carrières maritimes d’avenir, l’innovation et un engagement concret pour la préservation de leur environnement marin. Cette transformation, portée par la synergie entre la Polynésie et l’Europe, s’amorce dès aujourd’hui, au cœur du Fenua

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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