Dernier volet de notre série : la filière rhum polynésien affiche de grandes ambitions, mais doit relever plusieurs défis pour consolider sa place sur la scène internationale. Tour d’horizon des enjeux et des perspectives pour l’avenir du rhum du fenua.
À l’occasion du RhumFest Paris, rendez-vous incontournable des amateurs et professionnels du spiritueux, Tahiti Presse vous propose une série d’articles inédits pour plonger au cœur de la filière du rhum polynésien.
Extension des surfaces et sécurisation de l’approvisionnement
La croissance de la filière rhum dépend de la capacité à augmenter les surfaces cultivées en canne à sucre. Avec environ 70 hectares exploités en 2025, l’objectif affiché de 1 000 hectares reste ambitieux. L’accès au foncier, la concurrence avec d’autres cultures et la nécessité de préserver la biodiversité sont autant de défis à relever pour garantir un approvisionnement régulier et de qualité aux distilleries.
Adaptation au changement climatique
La Polynésie française est particulièrement exposée aux effets du changement climatique : sécheresses, épisodes de fortes pluies, montée du niveau de la mer. Ces phénomènes impactent directement la culture de la canne à sucre et la production de rhum. Les producteurs expérimentent de nouvelles pratiques agricoles, sélectionnent des variétés plus résistantes et misent sur l’innovation pour limiter les pertes et garantir la pérennité de la filière.
Transmission et formation
La relève est un enjeu majeur pour la filière. La transmission des savoir-faire, la formation des jeunes agriculteurs et des techniciens, ainsi que l’accompagnement à l’installation sont essentiels pour assurer la continuité et le développement du secteur. Plusieurs distilleries et syndicats investissent dans la formation, en lien avec les établissements agricoles du fenua.
Montée en gamme et innovation
Pour s’imposer sur les marchés internationaux, la filière doit poursuivre sa montée en gamme : amélioration des procédés, création de cuvées spéciales, vieillissement en fûts, certification biologique ou IGP. L’innovation, notamment dans la valorisation des terroirs et la diversification des produits, est un levier pour répondre aux attentes des consommateurs et se démarquer de la concurrence.
Structuration et coopération
Enfin, la structuration de la filière, la coopération entre producteurs, agriculteurs, institutions et partenaires économiques sont des facteurs clés de réussite. La reconnaissance de l’IGP, la mutualisation des moyens et la promotion collective du rhum polynésien renforcent la crédibilité et la visibilité du secteur, tant localement qu’à l’international.
Vers un modèle durable et reconnu
La filière rhum polynésien, forte de son patrimoine, de ses savoir-faire et de son dynamisme, a les atouts pour devenir une référence dans le monde des spiritueux. La route vers l’excellence passe par la capacité à relever ces défis, à innover et à fédérer les énergies autour d’un projet commun : faire du rhum du fenua un ambassadeur du territoire et un moteur de développement durable.
À propos de l'auteur :
S’abonner
Connexion
0 Commentaires
Le plus ancien