Modernisation de l’aéroport de Tahiti-Faa’a : ce qui attend les voyageurs

Modernisation de l’aéroport de Tahiti-Faa’a : ce qui attend les voyageurs

L’aéroport de Tahiti-Faa’a s’apprête à entamer une phase cruciale de sa modernisation avec le début imminent des travaux de rénovation complète de sa salle d’embarquement domestique. Ces travaux de 600 millions de francs, qui débuteront le 26 juin prochain pour une durée de 18 mois, s’inscrivent dans un programme d’investissement de 4,3 milliards de francs qui transformera l’expérience des 890 000 voyageurs inter-îles annuels.

Soixante-quatre ans après son inauguration en 1961, l’aéroport international de Tahiti-Faa’a s’apprête à franchir une nouvelle étape de son développement. Cette infrastructure stratégique, construite sur un remblai en zone lagunaire du motu Tahiri, accueille aujourd’hui plus de 1,6 million de passagers par an et dessert une quarantaine d’îles à travers les cinq archipels de Polynésie française.

Véritable poumon économique du fenua, l’aéroport assure la connectivité vitale entre Tahiti et les archipels éloignés grâce à son réseau domestique de 46 aéroports territoriaux. Avec Air Tahiti et Air Moana comme principales compagnies domestiques, il constitue la porte d’entrée principale du tourisme polynésien et facilite les échanges commerciaux inter-îles.

Une rénovation complète pour optimiser l’expérience voyageur

Les travaux concernent une réfection totale de la salle d’embarquement domestique : murs, plafonds, sols et système de climatisation seront entièrement renouvelés. La capacité d’accueil sera optimisée avec quatre portes d’embarquement au lieu de trois actuellement, permettant une meilleure fluidité des flux de passagers.

Les nouveaux aménagements comprendront :

  • Des espaces de pré-embarquement repensés pour réduire l’attente
  • De nouveaux équipements commerciaux et de restauration
  • Une fontaine à eau et un espace dédié aux enfants
  • Une signalétique modernisée en français et reo tahiti
  • Un système de climatisation renforcé adapté au climat tropical

« Ces investissements sont structurants et pérennes sur le long terme. Nous préparons l’aéroport aux défis futurs tout en améliorant dès aujourd’hui l’accueil de nos passagers », précise Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’Aéroports de Tahiti.

Extension du tarmac pour réduire les retards

Parallèlement à la rénovation de la salle d’embarquement, l’extension du tarmac permettra d’accueillir jusqu’à 11 ATR simultanément, contre 7 actuellement. Cette augmentation de capacité répond à un besoin crucial pour les habitants des archipels, particulièrement lors des périodes de forte affluence comme les vacances scolaires ou les fêtes traditionnelles.

Capacité Avant travaux Après travaux
Portes d’embarquement 3 4
Stationnement ATR 7 appareils 11 appareils
Bretelles d’accès 1 2

Une nouvelle bretelle d’accès à la piste sera également construite d’ici 2026 pour fluidifier les mouvements d’appareils et optimiser les rotations vers les Marquises, les Tuamotu, les Australes et les Gambier.

Impact sur les liaisons inter-îles

Cette modernisation répond aux enjeux spécifiques du transport aérien en Polynésie française, où l’avion reste le seul moyen de liaison rapide entre les îles. Avec plus de 330 vols hebdomadaires au départ de Tahiti-Faa’a, l’aéroport dessert des destinations aussi éloignées que les Marquises (1 500 km) ou les Gambier (1 600 km).

Les améliorations bénéficieront particulièrement aux résidents des archipels éloignés qui dépendent de ces liaisons pour :

  • L’accès aux soins médicaux spécialisés à Tahiti
  • Les déplacements professionnels et administratifs
  • Le transport de marchandises et de produits locaux
  • Les liens familiaux et sociaux entre les îles

Continuité de service pendant les travaux

Malgré l’ampleur du chantier, Aéroports de Tahiti garantit le maintien des vols domestiques pendant toute la durée des travaux. Des aménagements provisoires permettront d’assurer la continuité du service, essentielle pour les liaisons vitales entre Tahiti et les archipels éloignés.

Les voyageurs doivent néanmoins s’attendre à :

  • Des délais d’embarquement légèrement rallongés
  • Une signalétique temporaire pendant les phases de travaux
  • Des espaces d’attente réduits par moments
  • Des nuisances sonores limitées aux heures de faible trafic

« Nous mettons tout en œuvre pour minimiser la gêne des passagers. Les travaux les plus bruyants seront réalisés en dehors des heures de pointe », assure la direction d’ADT.

Un programme d’investissement plus large

Ces travaux s’inscrivent dans le programme de transition de 4,3 milliards de francs d’Aéroports de Tahiti, en attendant le renouvellement de la concession prévu pour début 2027. D’autres réalisations ont déjà été livrées :

  • Nouvelle façade métallique décorée par le Centre des métiers d’arts
  • Food court inauguré en septembre 2024
  • Rénovation des blocs sanitaires
  • Nouveaux comptoirs d’enregistrement

L’aéroport de Tahiti-Faa’a, qui génère près de 70% de son trafic depuis les liaisons domestiques, confirme ainsi son rôle central dans l’économie polynésienne. Ces investissements préparent l’infrastructure aux défis futurs, notamment l’augmentation du trafic touristique et le développement des liaisons internationales et des vols Paris Papeete.

Perspectives d’avenir

L’achèvement des travaux, prévu pour décembre 2026, coïncidera avec les derniers préparatifs avant l’attribution de la nouvelle concession. Cette modernisation positionne l’aéroport de Tahiti-Faa’a comme une plateforme aéroportuaire moderne du Pacifique Sud, capable de répondre aux besoins croissants du transport inter-îles et du tourisme international.

Pour les 890 000 passagers domestiques annuels, ces améliorations représentent une promesse : celle d’un voyage plus confortable et plus fluide entre les îles du fenua, renforçant les liens qui unissent les cinq archipels de Polynésie française.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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