La Polynésie française dispose d’un système de protection sociale unique avec la PSG, gérée par la CPS. Ce guide décrypte les spécificités du modèle tahitien qui couvre 98% de la population.
La Polynésie française dispose d’un système de protection sociale unique avec la PSG, gérée par la CPS. Ce guide décrypte les spécificités du modèle tahitien qui couvre 98% de la population.
Contrairement à la Sécurité sociale métropolitaine, la Polynésie française a développé son propre modèle de protection sociale adapté aux réalités du Pacifique. Depuis 1956, ce système évolue pour répondre aux besoins des habitants des cinq archipels.
La Protection Sociale Généralisée repose sur trois régimes distincts pour garantir l’accès aux soins à tous les résidents du fenua. Ce système unique au monde couvre aujourd’hui pratiquement toute la population polynésienne à travers la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS).
Oui, mais pas comme en métropole. La Polynésie française dispose de son propre système de protection sociale appelé Protection Sociale Généralisée (PSG), géré par la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS)[6].
Ce système unique au monde repose sur trois régimes distincts :
Contrairement à la France métropolitaine, il n’y a pas de CPAM ni de CGSS en Polynésie, mais une caisse locale unique qui gère l’ensemble de la protection sociale[6]. La CPS est une personne morale de droit privé chargée d’une mission de service public, dotée de l’autonomie financière, et placée sous la tutelle du gouvernement de la Polynésie française.
Toute personne qui réside plus de 6 mois en Polynésie est affiliée obligatoirement au RSPF si ses revenus mensuels sont inférieurs à 25 000 F CFP.
Non, la carte Vitale ne fonctionne pas directement en Polynésie française. Le système polynésien utilise sa propre carte CPS pour les remboursements locaux.
Cependant, les fonctionnaires de l’État bénéficient d’un système particulier et doivent disposer de deux cartes :
Pour les évacuations sanitaires ou les soins en métropole, seule la carte Vitale sera utile pour le tiers-payant. Les fonctionnaires doivent donc s’assurer d’avoir toujours une carte Vitale à jour et en état de fonctionnement.
Pour les touristes et visiteurs, aucune carte française ne fonctionne. Il faut souscrire une assurance voyage spécifique ou avancer les frais médicaux.
La CPS a créé en 2018 une plateforme informatique dénommée Tatou pour la gestion en ligne des droits, similaire au compte Ameli métropolitain.
Le système de santé polynésien repose principalement sur les cotisations sociales, mais nécessite une diversification urgente de son financement selon la Cour des comptes.
Actuellement, le financement repose essentiellement sur :
La Cour des comptes souligne que la non soutenabilité du financement des dépenses de santé nécessite d’urgence deux décisions fortes : l’encadrement strict des dépenses de santé et la diversification du mode de financement.
Les dépenses reposent aujourd’hui essentiellement sur les cotisations, soit des recettes dépendantes de l’activité économique. En cas de ralentissement économique, ce sont à la fois des recettes en moins mais également des dépenses de santé supplémentaires avec l’augmentation du RSPF.
Le Pays doit redistribuer des recettes fiscales directes au financement des dépenses de santé afin d’en sécuriser le financement à moyen terme.
Les allocations familiales varient de 0 à 12 000 F CFP par mois et par enfant selon le quotient familial dans les régimes RGS et RNS.
Quotient familial | Montant mensuel par enfant |
---|---|
QF < 25 000 F CFP | 12 000 F CFP |
25 000 à 30 000 F CFP | 9 000 F CFP |
30 000 à 40 000 F CFP | 6 000 F CFP |
40 000 à 50 000 F CFP | 3 000 F CFP |
QF ≥ 50 000 F CFP | 0 F CFP |
Pour bénéficier des allocations familiales, l’enfant doit avoir plus de 1 an et moins de 16 ans. La limite d’âge peut être portée à 20 ans sous certaines conditions de scolarité.
Dans le régime de solidarité (RSPF), les conditions et montants peuvent différer. Le versement est subordonné à une condition de quotient familial établi à partir des revenus familiaux.
Les allocations sont versées mensuellement selon un calendrier précis, généralement vers le 15 de chaque mois.
Dans le régime de solidarité (RSPF), les conditions et montants peuvent différer. Le versement est subordonné à une condition de quotient familial établi à partir des revenus familiaux[6].
Les allocations sont versées mensuellement selon un calendrier précis, généralement vers le 15 de chaque mois[8][9]. Pour mieux comprendre la valeur de ces montants en francs CFP et leur équivalence avec l’euro, consultez notre guide complet sur la monnaie à Tahiti.
Le système social tahitien doit s’adapter aux contraintes géographiques des 118 îles réparties sur 5 archipels. Chaque archipel présente des spécificités dans l’accès aux soins et aux prestations sociales.
Aux Marquises, les évacuations sanitaires représentent un enjeu majeur avec des coûts de transport aérien pris en charge par la CPS. Aux Tuamotu, les agents CPS organisent des permanences régulières pour maintenir le lien avec les assurés des îles éloignées.
La construction de l’hôpital de Taravao (7 milliards de F CFP), le pôle de santé mentale (4 milliards de F CFP), et la mise en œuvre du schéma de prévention (8 milliards de F CFP) témoignent des investissements considérables pour améliorer l’accès aux soins dans les archipels.
Pour vos démarches administratives, la CPS dispose de plusieurs points d’accueil et services :
La plateforme numérique Tatou permet depuis 2018 de gérer ses droits en ligne, une révolution pour les habitants des îles éloignées qui peuvent désormais éviter les déplacements à Tahiti.
Pour les fonctionnaires de l’État, il est essentiel de maintenir à jour à la fois les droits CPS locaux et les droits Sécurité sociale métropolitaine via le compte Ameli, afin de garantir une couverture optimale tant localement qu’en cas de déplacement en métropole.
Ce système social unique, fruit de plus de 60 ans d’évolution, continue de s’adapter aux défis du XXIe siècle : vieillissement de la population, transition numérique, et préservation de l’équilibre financier face aux coûts croissants de la santé dans le Pacifique.