Le 6 décembre 2007 à 11:26, un rapport d’étape du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), rendu public à Paris, a soulevé des préoccupations au sujet des câbles de commande du Twin Otter d’Air Moorea. Cet appareil s’est abîmé en mer le 9 août de l’année précédente, entraînant la mort tragique des vingt occupants.
Ce jour-là, à midi, le Twin Otter immatriculé F-OIQI a quitté la piste de Temae à Moorea, se dirigeant vers Tahiti, à seulement 7 minutes de vol. Mais à 12h01 et neuf secondes, selon le rapport du BEA, le pilote a exprimé sa surprise et plusieurs alarmes ont retenti avant que l’avion ne percute la surface de l’eau, seulement onze secondes plus tard. Les enquêteurs notent que la trajectoire de descente n’a pu être redressée malgré des tentatives désespérées de manipulation des commandes de vol. La violence du choc ne laissait aucun espoir aux passagers.
Perte de contrôle reconnue lors de la rentrée des volets
Le rapport stipule que la perte de contrôle de l’avion s’est produite pendant la rentrée des volets, et que les câbles de commande présentaient plusieurs ruptures à l’avant de l’avion. D’après les experts, les câbles utilisés, en acier inoxydable sur ce type d’appareil, ont une durée de vie normale de cinq ans, mais seulement d’un an en atmosphère saline. Or, ni piste d’usure, ni dépôts corrodés n’ont été trouvés aux endroits endommagés.
Maintenance et erreurs humaines
Les câbles du F-OIQI avaient été changés chez Fayard Entreprises le 11 mars 2005. Ils ont ensuite été démontés et remontés chez Rocky Mountain en Amérique du Nord, sauf certains endommagés qui ont été remplacés. À Air Moorea, aucune trace d’inspection spéciale, recommandée toutes les 400 heures de vol en milieu salin, n’a été trouvée. Le BEA précise que ses enquêtes continuent et qu’aucune conclusion définitive ne peut être tirée de ce rapport.
L’investigation fait la lumière sur la complexité des enjeux de sécurité aérienne, en particulier dans des environnements difficiles tels que l’atmosphère salée, qui impose des contraintes de maintenance plus sévères. Ce drame rappelle l’importance capitale des procédures de contrôle et d’inspection pour prévenir de telles tragédies.