Les distilleries du fenua : portraits de producteurs et innovations

Les distilleries du fenua : portraits de producteurs et innovations

Quatrième volet de notre série : immersion chez les producteurs de rhum polynésien. Entre héritage familial, ancrage territorial et innovations techniques, la filière s’appuie sur des femmes et des hommes passionnés, moteurs de la montée en gamme du rhum du fenua.

À l’occasion du RhumFest Paris, rendez-vous incontournable des amateurs et professionnels du spiritueux, Tahiti Presse vous propose une série d’articles inédits pour plonger au cœur de la filière du rhum polynésien.

Une filière portée par la diversité des acteurs

La production de rhum agricole en Polynésie française s’appuie sur un tissu de distilleries réparties entre Tahiti, Moorea, Taha’a, Rangiroa et Paea. Parmi les figures de proue, on retrouve des entreprises comme Mana’o, Manutea, Tamure, Pari Pari ou encore Avatea. Chacune incarne une vision singulière du rhum, mais toutes partagent un attachement à la valorisation du terroir polynésien.

À Moorea, Manutea mise sur la diversité des cannes et l’innovation dans les procédés de fermentation et de vieillissement. À Taha’a, Pari Pari privilégie la production artisanale et les circuits courts, tandis qu’à Papara, Tamure perpétue la tradition familiale autour de la canne O’Tahiti. Rangiroa, avec Mana’o, s’est imposée comme un laboratoire d’expérimentation, notamment sur les terroirs coralliens.

Portraits de producteurs engagés

David Moux, fondateur de Tamure, fait figure de pionnier. Héritier d’une longue tradition familiale, il a relancé la culture de la canne à sucre à Papara et milite pour la reconnaissance des variétés locales. Chez Mana’o, Marotea Vitrac et son équipe ont misé sur la recherche agronomique et la sélection des meilleures cannes pour produire un rhum pur jus plébiscité à l’international.

Manutea, sous la direction d’Etienne Houot, s’appuie sur un modèle coopératif, associant agriculteurs et distillateurs. À Taha’a, Laurent Masseron (Pari Pari) défend une approche artisanale, respectueuse de l’environnement et du rythme des saisons. Ces producteurs partagent une volonté commune : faire rayonner le rhum polynésien tout en préservant l’authenticité du fenua.

Innovation et montée en gamme

La filière se distingue par sa capacité à innover. Les distilleries expérimentent de nouveaux modes de fermentation, des vieillissements en fûts exotiques ou en jarres, et développent des cuvées limitées pour répondre à la demande des connaisseurs. Certaines misent sur la certification biologique, d’autres sur la valorisation des terroirs ou l’utilisation de levures indigènes.

Cette dynamique d’innovation s’accompagne d’une montée en gamme : les rhums polynésiens décrochent régulièrement des médailles dans les concours internationaux, et leur présence au RhumFest Paris contribue à renforcer leur image premium.

Un ancrage local fort

Au-delà de la production, les distilleries polynésiennes jouent un rôle moteur dans le développement rural, la transmission des savoir-faire et la création d’emplois. Nombre d’entre elles ouvrent leurs portes au public, proposent des visites et des dégustations, et participent à la valorisation touristique du fenua.

Leur engagement pour une agriculture durable, la préservation des variétés anciennes et l’innovation technique font du rhum polynésien un acteur clé de l’économie locale et du rayonnement culturel de la Polynésie française.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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