Marie-Luce Penchard, à quelques heures de son départ vers la métropole, a tenu une conférence de presse pour faire un point sur son séjour de trois jours en Polynésie française. Elle a exprimé un sentiment « mitigé » concernant la situation politique polynésienne mais également « le sentiment du devoir accompli », même si sa visite risque de « susciter beaucoup de débat » autour de la réforme qu’elle souhaite voir sur la table du conseil des ministres d’ici la fin de l’année.
La réforme électorale
Le sujet principal de la visite de Madame Penchard était la réforme électorale, qu’elle décrit comme une initiative qui « bouscule les pratiques polynésiennes ». Selon elle, cette réforme permettra « une plus large expression politique » même si « une partie de la classe politique » préfère le « schéma actuel ». Elle souligne que les Polynésiens ne veulent plus de ce jeu et ne le comprennent plus. Une nouvelle génération, assoiffée d’amélioration pour la Polynésie, est prête à avancer avec cette réforme.
Pourquoi est-ce nécessaire? 🤔 La ministre explique que certaines propositions locales de redécoupage électoral sont irréalisables si l’on tient compte de la répartition démographique et du besoin de réduire le nombre d’élus – un défi qu’elle qualifie d' »impossible, mathématiquement ».
Calendrier de la réforme et contraintes
Bien qu’elle espère présenter le projet au conseil des ministres « d’ici la fin de l’année », Marie-Luce Penchard admet que certains points peuvent être ajustés. Le texte pourra toujours être amendé au Parlement et au Sénat. Cependant, elle souligne qu’elle ne contrôle pas le calendrier, même si le gouvernement central ne dérogera pas au principe de retrouver la majorité au sein de l’Assemblée de la Polynésie française.
Stabilité politique en polynésie
Abordant l’encadrement de la motion de défiance et les défis de maintenir une majorité stable, la ministre a insisté sur l’importance des projets politiques clairs. Elle appelle à ce que les élus fondent leur mandat sur des projets détaillés et compréhensibles, soumis à l’évaluation des électeurs lors de potentielles réélections.
Malgré un nombre impressionnant de gouvernements successifs en six ans, la démocratie en Polynésie, selon elle, ne fonctionne pas. « Les électeurs se détournent et il n’y a plus de débat d’idées », dit-elle, ajoutant que sans changement, cela pourrait finir par mener à des désordres publics.
Engagements
Marie-Luce Penchard a insisté sur le décalage perçu entre une société polynésienne évoluée et une classe politique stagnante. Elle évoque une « nouvelle génération » désireuse d’un nouveau modèle politique.
Elle revendique un engagement de « neutralité » et affirme avoir été « à l’écoute et dans la concertation » tout en soulignant l’importance de respecter le vote des électeurs. Elle a exprimé sa détermination à lancer cette réforme pour garantir « la stabilité ».
La ministre conclut par une assurance que ses efforts visent à faire en sorte que la politique polynésienne soit un reflet fidèle des souhaits des électeurs, relevant les perturbations historiques des alliances au sein de l’Assemblée qui, selon elle, « ne sont pas acceptables » en démocratie.
ATP