Une pirogue double à Tahiti pour faire revivre la navigation traditionnelle

Une pirogue double à Tahiti pour faire revivre la navigation traditionnelle

Le charme de la Polynésie ne réside pas uniquement dans ses paysages paradisiaques. C’est aussi une terre de traditions ancestrales, et une nouvelle initiative culturelle promet de raviver l’art de la navigation polynésienne. L’île de Tahiti a récemment accueilli une pirogue double conçue selon les modèles traditionnels des îles Sous-le-Vent et des Tuamotu. Une embarcation, symbole de renouveau culturel, qui découvre un pan entier de l’histoire maritime polynésienne. 

Un projet soutenu par une fondation internationale

À la généalogie de ce projet, se trouve la fondation Okeanos Noise d’origine allemande. Désireuse de préserver et de faire revivre les traditions de navigation polynésiennes, elle a financé en grande partie la construction de ces pirogues doubles. Ce projet ne se limite pas à Tahiti : d’autres embarcations sont prévues pour Fidji, Tonga, les Samoa et la Nouvelle-Zélande, consolidant ainsi les liens culturels dans toute la région. 

Caractéristiques et signification culturelle

L’association Faafaite Te Ao Maohi, représentative d’une vingtaine d’autres associations, a eu le privilège de réceptionner cette quatrième pirogue. Mesurant 22 mètres de long et plus de 6 mètres de large, elle est équipée de deux voiles et peut accueillir un équipage de 18 personnes. Pour de nombreux Polynésiens, la pirogue est plus qu’un simple moyen de transport; elle est un véritable ‘marae’ flottant, un lieu de spiritualité et de connexion aux ancêtres.

« La pirogue est considérée comme un ‘marae’… L’idée est de permettre à tous de se réapproprier toutes ces valeurs que transporte la pirogue », déclare Yves Doudoute de l’association.

Voyages et rencontres culturelles

Les membres de Faafaite Te ao Maohi prévoient de participer à un rassemblement de plusieurs pirogues similaires l’année prochaine. Ensemble, ces embarcations navigueront vers Hawaii, recréant les routes maritimes de leurs ancêtres, offrant ainsi une chance unique de redécouvrir et de partager des traditions communes avec d’autres peuples de la région. Ce défilé maritime s’annonce comme un événement riche en échanges culturels et amicaux. 

Promotion de l’éducation traditionnelle

Plus qu’un simple voyage, ce projet vise à reconnecter la population à ses racines. L’association envisage de mettre en place une école de navigation traditionnelle où les anciens pourront transmettre leur savoir aux jeunes générations. L’enseignement se concentrera sur l’exploration des traditions maritimes, renforçant ainsi l’identité culturelle polynésienne et introduisant une nouvelle forme d’éducation enrichissante et immersive. 🏫⛵

Alors que le baptême officiel de la pirogue est prévu pour le 31 octobre, le coût de chaque pirogue, environ 36 millions Fcfp, représente un investissement important dans la culture polynésienne. Les associations s’engagent à rembourser un tiers de ce montant sur trois ans, montrant ainsi leur détermination à préserver ces traditions qui leur sont si chères. Les répercussions de cette initiative promettent de résonner bien au-delà de Tahiti, écrivant un nouveau chapitre dans l’histoire de la navigation traditionnelle. 

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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