Située au cœur de la problématique touristique en Polynésie française, la petite hôtellerie se retrouve actuellement dans une situation délicate, se sentant littéralement ‘prise en otage’ par le GIE Tahiti Tourisme. Cette situation inquiétante a poussé le syndicat des hôtels de famille de Tahiti et des îles (HFTI) à exprimer son mécontentement lors d’une conférence de presse tenue juste avant l’ouverture du Salon du tourisme. La réalité est que ces petites structures, bien qu’en majorité, se sentent négligées et peinent à obtenir la reconnaissance qui leur est due.
Un appel à plus de reconnaissance
Regroupant 278 établissements d’hôtellerie familiale, le HFTI se revendique comme le représentant majoritaire des structures touristiques sur le territoire. Cependant, les relations avec le GIE Tahiti Tourisme se détériorent, au point que le syndicat doit réagir. Même si le HFTI ne souhaite pas la démission du directeur de l’organisme touristique, il apparaît urgent de prendre des mesures pour assurer la pérennité de la petite hôtellerie.
Des choix de calendrier contestés
Mélinda Bodin, présidente du HFTI, est particulièrement remontée contre l’organisation du Salon du tourisme, prévu cette année du 11 au 13 février, une date jugée inappropriée. « Les fêtes de fin d’année viennent de se terminer, et le portefeuille des gens a déjà bien souffert, » déplore-t-elle. Un changement de date permettrait sans doute une meilleure participation du public et des retombées économiques plus importantes pour les hôtels familiaux.
Des défis économiques majeurs
Le salon est une vitrine essentielle pour ces petites structures, qui n’obtiennent par ailleurs aucun budget de promotion de la part du GIE Tahiti Tourisme cette année. Cette absence de fonds menace directement leur visibilité internationale, notamment sur les marchés européens, clé de leur clientèle. Pierre Tessier, président de l’association Iaorana Moorea, appelle donc à une action immédiate de la part du GIE pour remédier à ce manque de promotion.
Des inégalités persistantes
Le non-renouvellement des sièges des représentants de l’hôtellerie familiale au sein du conseil d’administration du GIE Tahiti Tourisme est un autre point de friction. Avec seulement deux sièges contre cinq pour les grands hôtels de chaîne, le syndicat demande plus d’équité et plaide pour une représentation plus juste des acteurs sur le terrain. Leur contribution à l’économie locale et leur présence sur le marché depuis plus de 40 ans justifient selon eux cette demande.
Panique face à la concurrence des grands hôtels
En période de crise, les grands hôtels n’hésiteraient pas, selon le HFTI, à « chasser » sur le territoire des petites structures, en proposant des prix fortement réduits, une stratégie rendue possible grâce à la défiscalisation et à de puissants moyens de communication. Ces inégalités de moyens illustrent parfaitement les défis à relever par les pensions de famille pour survivre dans le marché polynésien.