Le 7 février 2009, Gaston Tong Sang a pris une décision politique significative en démissionnant de ses fonctions présidentielles, accompagné du soutien de ses ministres. Cette décision entraîne automatiquement la chute de son gouvernement. Pour Tong Sang, cela élimine la nécessité d’une motion de défiance, alors que le président de l’assemblée, Oscar Temaru, a 15 jours pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
Cette démission survient dans un climat politique tendu, où Jean-Christophe Bouissou, leader de Rautahi, considère cet acte comme une tentative de gagner du temps. Toutefois, Gaston Tong Sang incarne une volonté de mettre fin aux machinations politiques qui, selon lui, s’écartaient de la volonté électorale de l’année précédente. Les électeurs avaient choisi les listes To tatou Ai’a et Te Mana o te Mau Motu, et Tong Sang devait être le leader du Pays.
La démission invite désormais chaque représentant de l’assemblée de Polynésie française à se porter candidat à la présidence. Cependant, la décision de Tong Sang de se représenter reste indéterminée, dépendant de la décision du groupe To tatou Ai’a.
En attendant, le gouvernement assure la gestion quotidienne des affaires courantes et appelle à une réforme électorale immédiate, incluant tous les partis politiques du Pays. Cette démission est perçue comme une manœuvre dilatoire par certains, notamment pour un potentiel rapprochement avec Gaston Flosse.
Les conséquences politiques
Pour certains, comme Bouissou, cette démission n’affecte pas la procédure de la motion de défiance qui doit se conclure par un vote. Pour d’autres, comme Jules Ienfa, la démission rend la motion de défiance obsolète car un gouvernement démissionnaire ne peut être défié.
Il en résulte une complexité juridique sur l’interprétation de cette situation. Toutefois, Temaru doit officiellement acter cette démission dans un délai raisonnable et organiser une nouvelle élection présidentielle dans les 15 jours. Cette situation ouvre un éventail de possibilités politiques pour l’avenir de la Polynésie française, soulignant les tensions sous-jacentes entre autonomistes et centralistes.
Cette situation politique complexe met en lumière la dynamique des forces en vigueur au sein de la Polynésie française, mélangeant stratégie politique et impératifs électoraux, tout en illustrant les défis constants de la gouvernance dans les territoires d’outre-mer.