De Moorea à Rurutu, retour des baleines en Polynésie sous haute surveillance en 2025

De Moorea à Rurutu, retour des baleines en Polynésie sous haute surveillance en 2025

Premières observations, nouvelles règles et mobilisation des acteurs locaux : ce qu’il faut savoir sur la saison des baleines 2025 en Polynésie

Les premiers souffles des baleines à bosse ont été aperçus ces derniers jours au large de Moorea et Rurutu, marquant le coup d’envoi d’une nouvelle saison d’observation en Polynésie française. Mais cette année, l’arrivée des cétacés s’accompagne d’un dispositif de surveillance renforcé et de mesures inédites pour garantir leur protection.

Face à l’affluence croissante de visiteurs et de passionnés, les autorités ont mis en place une réglementation plus stricte : distances d’approche allongées pour les particuliers, nombre limité de bateaux par zone, horaires encadrés et accès réservé aux professionnels agréés. Objectif : préserver la tranquillité des baleines, tout en assurant la sécurité des usagers de la mer.

Dans les archipels, guides, associations et habitants saluent ces évolutions, estimant qu’elles permettront une meilleure cohabitation entre humains et faune marine. « Il faut que chacun prenne conscience de la fragilité de ces animaux et du privilège que représente leur présence dans nos lagons », souligne un guide de Rurutu.

La Polynésie, sanctuaire privilégié pour la reproduction des baleines à bosse, s’impose ainsi comme un territoire exemplaire en matière de protection des cétacés. Cette saison 2025, placée sous haute surveillance, sera aussi l’occasion de sensibiliser le public à l’importance d’une observation respectueuse et partagée, des Australes aux îles du Vent.

Une réglementation renforcée pour préserver les géants des mers

Les nouvelles mesures imposent une distance minimale de 300 mètres pour les particuliers, tandis que seuls les prestataires agréés peuvent s’approcher à 100 mètres. Le nombre de bateaux est limité à trois par zone d’observation, et les horaires sont strictement encadrés de 7h30 à 17h30. Ces restrictions visent à limiter le dérangement des baleines, particulièrement vulnérables lors de la mise bas et de l’allaitement de leurs petits.

Les professionnels du secteur, notamment à Moorea et Rurutu, saluent ce durcissement qui, selon eux, permettra de garantir la sécurité des animaux et la qualité de l’expérience pour les visiteurs. Pour les associations de protection, la vigilance reste de mise : « La moindre perturbation peut avoir des conséquences sur le comportement migratoire ou la survie des baleineaux », rappelle un membre du Réseau des gardiens de l’océan.

Sensibilisation et mobilisation locale

Au-delà des mesures réglementaires, la sensibilisation du public reste un enjeu majeur. Plusieurs initiatives voient le jour pour informer et impliquer la population, à l’image de la Journée de la Baleine organisée par l’association Oceania au Fare Natura, à Moorea. Ateliers interactifs, projections de documentaires et cérémonies culturelles permettent de rappeler le rôle essentiel des baleines dans l’équilibre des écosystèmes marins et de transmettre les valeurs de respect et de préservation aux plus jeunes.

La Polynésie française, reconnue pour la richesse de sa faune marine, multiplie également les actions de surveillance et de prévention. Les autorités et les associations locales travaillent main dans la main pour signaler tout comportement à risque ou incident impliquant des mammifères marins, comme lors de récents échouages de dauphins pilotes, notamment à Hiva Oa .

Un patrimoine naturel à préserver pour les générations futures

Chaque année, la migration des baleines à bosse attire passionnés, familles et touristes, mais rappelle aussi la nécessité d’une cohabitation respectueuse. Les nouvelles règles, la vigilance accrue et la mobilisation de tous les acteurs du fenua font de la saison 2025 un tournant pour la préservation de ce patrimoine vivant.

Des Australes aux îles du Vent, la Polynésie confirme son engagement pour la protection de ses géants des mers, invitant chacun à observer, s’émerveiller… et protéger.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x